Une arrivée dans un contexte de crise et de polémique

Lorsqu'en 2018, Benjamin Smith prend la direction d'Air France-KLM, le fleuron français est bien mal en point. Le successeur de Jean-Marc Janaillac arrive en effet alors qu'une une crise profonde entache les relations entre la direction et les syndicats. La nomination du dirigeant canadien - ancien numéro 2 de la compagnie Air-Canada - n' arrange pas les choses : cet Anglo-Saxon est en effet dépeint par certains comme le cheval de Troie de l'Américain Delta Airlines (déjà présent au capital d'Air France à hauteur de 9 %). Le salaire du nouveau PDG qui fait également débat. Sa rémunération d'environ 3 millions d'euros annuels est perçue comme une véritable déclaration de guerre par les syndicats, qui réclament activement des augmentations de salaire.

Benjamin Smith prolongé, Pieter Elbers remplacé

Trois ans et demi après son arrivée, et dans un contexte post crise sanitaire, le bilan de Benjamin est jugé positif... A telle enseigne que le Conseil d'administration du groupe a décidé de renouveller son mandat 6 mois avant sa fin : « Le conseil d'administration du groupe a décidé un renouvellement anticipé du mandat de Benjamin Smith en tant que directeur général du groupe pour une durée supplémentaire de cinq ans, soit jusqu'à l'assemblée générale appelée à statuer sur les comptes de l'exercice 2026, prévu en mai 2027 », a ainsi annoncé la compagnie dans un communiqué. Ce même communiqué précise avoir validé la nomination de Marjan Rintel en tant que directrice générale de KLM, en remplacement de Pieter Elbers. Des divergences stratégiques avaient opposé ce dernier à Benjamin Smith ; le premier défendant l'autonomie de KLM, tandis que le second souhaitait davantage d'intégration avec la compagnie française.