Arbitres de la vie privée

Facebook, Meta, Davos, mai 2022,

HOMO NUMERICUS. Les géants de l'Internet décident de ce qu'ils autorisent ou censurent sur leurs plateformes. Ils imposent ainsi leurs normes et leur pouvoir. Le citoyen est le perdant. Par Philippe Boyer, directeur relations institutionnelles et innovation à Covivio.

Publié le 20-09-2022 par Philippe Boyer

Méfiez-vous lorsque vous téléchargerez vos photos et vidéos sur les serveurs des géants du Web. Vous pourriez, au mieux, vous apercevoir que votre compte a été arbitrairement fermé du jour au lendemain ou, au pire, avoir à faire à la justice alors que vous n'avez rien à vous reprocher. Cet avertissement ne relève pas d'un mauvais film de science-fiction ou d'un État totalitaire mais d'une réalité dans une société de plus en plus dépendante de grandes plates-formes qui gèrent les réseaux sociaux. Pour ces derniers, entièrement pilotés par des algorithmes qui ne font pas la différence entre ce qui relève de publications culturelles ou familiales et ce que leurs conditions générales d'utilisation (CGU) autorisent ou pas, le risque existe d'être littéralement pris en otage par ces outils numériques.

Plusieurs exemples attestent que les machines automatisées qui pilotent le fonctionnement des réseaux sociaux peuvent conduire à des décisions absurdes, voire radicales. En 2011, l'affaire défraya déjà la chronique lorsque Facebook décida, unilatéralement, de fermer la page d'un enseignant au motif que celle-ci affichait l'oeuvre de Gustave Courbet, «L'Origine du monde», représentant un sexe féminin. La justice française jugea illicite la clause établie par Facebook qui lui donnait le droit de désactiver le compte d'une personne sans nécessairement avoir à se justifier.

Contenus censurés

Récemment, aux États-Unis, dans l'État très conservateur du Nebraska, ce même réseau social a été à

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