Annuler la dette Covid ? La question qui enflamme les économistes français

La france prevoit d'emettre a nouveau 260 milliards d'euros de dettes en 2021, selon l'agence france tresor

D'un côté, ceux que l'on peut appeler les "annulateurs", parmi lesquels Gaël Giraud, Jézabel Couppey-Soubeyran ou Thomas Piketty. De l'autre, le camp des "conservateurs", certains arcboutés aux règles européennes, comme l'ex-chef économiste du FMI Olivier Blanchard, ou d'autres, par pragmatisme, comme Éric Berr, membre des "Économistes atterrés". Revue de positions sur le champ de bataille.

Publié le 12-02-2021 par Marie Heuclin, AFP

Faut-il annuler ou rembourser, et alors comment, la dette publique issue de la crise sanitaire? Le débat enflamme les économistes français, à coup de tribunes et d'interviews au ton parfois musclé, où arguments juridiques et techniques se répondent dans un débat finalement aussi très politique.

Les "Annulateurs" mettent le feu aux poudres

D'un côté, ceux que l'on peut appeler les "annulateurs". Leurs figures de proue sont les initiateurs d'une tribune parue la semaine dernière dans la presse européenne appelant à un abandon par la Banque centrale européenne (BCE) des titres de dette publique européenne qu'elle détient.

"Les citoyens découvrent, pour certains avec effarement, que près de 25% de la dette publique européenne est aujourd'hui détenue par leur banque centrale", constatent ces économistes, parmi lesquels Gaël Giraud, Jézabel Couppey-Soubeyran ou Thomas Piketty, qui expliquent comment le piège va se refermer sur nous si l'on n'annule pas la dette :

"Nous nous devons à nous-mêmes 25% de notre dette et, si nous remboursons cette somme, nous devrons la trouver ailleurs, soit en réempruntant pour faire rouler la dette au lieu d'emprunter pour investir, soit en augmentant les impôts, soit en baissant les dépenses."

Lire aussi : Annuler les dettes des États détenues par la BCE: l'appel d'une centaine d'économistes


A contrario, selon eux, une telle annulation donnerait des marges de manoeuvre aux États pour investir l'équivalent du montant de dette effacé, notamment dans l

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