Aluminium : le lent poison des taxes douanières

Aluminium

ANALYSE. Les sanctions américaines sur l'aluminium gênent les producteurs européens de semi-finis car les Chinois ont réorienté leurs exportations vers le Vieux continent. Et les protections européennes ont des effets pervers. Par Daniel Vigneron, journaliste spécialisé dans les questions internationales, fondateur du site myeurop.info (*).

Publié le 01-07-2019 par Daniel Vigneron

Il y a un an, le 1er juin 2018, Donald Trump imposait à l'Union européenne, au Canada et au Mexique des tarifs douaniers à l'importation de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium après l'avoir fait, deux mois auparavant, à l'encontre de plusieurs pays dont la Chine. Une décision qui, en plus de s'avérer inefficace, allait en fait conduire à dynamiser de façon significative les exportations chinoises mondiales, et notamment en Europe. Le 17 mai dernier, le président américain annonçait, dans le cadre du nouveau traité de libre-échange nord-américain, la levée de ces barrières pour le Mexique et le Canada. En revanche, celles-ci sont maintenues pour les autres et, en particulier, pour l'Union européenne.

Un secteur très sensible

Si l'on s'intéresse au secteur très sensible de l'aluminium dont la production mondiale provient à près de 60% de Chine, les pays européens n'ont pas souffert directement de ces nouveaux droits de douane. Ainsi, en 2018, avec sept mois de tarifs américains rehaussés, les exportations d'aluminium de l'UE vers les Etats-Unis se sont accrues de 24% (à 2,2 milliards de dollars) par rapport à 2017, tandis que les ventes du Canada y ont décru de 3% (à 8,2 milliards). Ce n'est pas le cas de la Chine dont les ventes d'aluminium aux Etats-Unis ont chuté de 15% (à 3 milliards de dollars). La chute atteint même 50% pour les ventes chinoises d'aluminium semi-fini.

Et pourtant, les exportations mondiales d'aluminium chinois se sont accrues de 21% l'an dernier ! C

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