Une somme requise de 560 000 euros

La justice japonaise a accordé mardi la libération de Greg Kelly, l'ancien directeur du développement de l'alliance Renault-Nissan, arrêté depuis le 19 novembre en même temps que Carlos Ghosn, en échange du versement d'une caution de 560 000 euros. Il ne sera pas autorisé à quitter le territoire japonais ni à échanger avec les personnes impliquées dans le dossier. Greg Kelly a été mis en examen le 10 décembre pour complicité de dissimulation d'une partie des revenus de Carlos Ghosn.

Depuis jeudi dernier, la possibilité de libérer Greg Kelly et Carlos Ghosn sous caution pour Noël avait été rapportée au moment où le tribunal de Tokyo n'avait pas prolongé la garde à vue des deux hommes. Mais suite aux nouvelles charges d'abus de confiance pesant sur Carlos Ghosn, soupçonné « d'avoir fait passer dans les comptes du constructeur japonais des pertes sur des investissements personnels de plus de 14 millions d'euros en 2008 », celui-ci a été maintenu en garde à vue, contrairement à Greg Kelly.

Théorie du complot ?

Greg Kelly nie toutes les accusations dont il est l'objet. Sa femme, Dee Kelly, a de fait pris sa défense dans une vidéo au cours de laquelle elle dénonce « un complot international, une trahison de certains dirigeants de Nissan pour prendre le contrôle ». En effet, Carlos Ghosn « avait prévu de révéler ses propositions en février 2019, au moment de la publication des résultats annuels de Renault », selon une source proche de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Des propositions visant le rapprochement entre Renault et Nissan. Pour Nobutaka Kazama, professeur à l'université de Meiji de Tokyo, la révélation de ces éléments « a pu être planifiée dans l'espoir de rejeter une intégration à l'initiative de Renault ».

Greg Kelly devrait être « opéré rapidement pour cause de douleurs cervicales », a mentionné Dee Kelly dans une vidéo. Selon plusieurs médias japonais, il devrait être hospitalisé dès sa sortie de prison.