De l'audace

Xavier Niel a surpris beaucoup de monde en faisant une offre de rachat sur T-Mobile. En France, où cette volonté d'acquérir le quatrième opérateur américain a été si sévèrement jugée qu'Iliad en a perdu le quart de sa valeur. Certains pensent en effet que Free ne devrait pas s'aventurer si loin de ses bases et pour un coût si élevé. Les autres n'y ont vu qu'un concours d'egos avec Patrick Drahi, dont le rachat de SFR aurait considérablement irrité Xavier Niel.

Aux Etats-Unis, c'est plutôt l'incrédulité qui prévalait devant ces français inconnus et imprudents. Ne pesant que 10 milliards d'euros, comment pouvaient-il imaginer acquérir une entreprise valant 15 milliards de dollars ?

Déjà soutenue par des banques françaises et américaines, BNP Paribas, Lazard et HSBC en tête, l'offre française a fini par être jugée plus crédible Outre-Atlantique.

Toujours en course

Pour l'instant, l'offre d'Iliad a été jugée trop basse par Deutsche Telekom, propriétaire de T-Mobile. Mais suite aux abandons de ces concurrents, elle est aujourd'hui la seule existante. L'opérateur allemand finira-t-il par l'accepter ? A priori, Xavier Niel sera sans doute obligé de la relever, et c'est pour cette raison qu'il cherche de nouveaux partenaires. Mais Deutsche Telekom n'a peut-être pas vraiment les moyens de faire la fine bouche. A l'heure où le marché européen est en pleine concentration, l'allemand aura besoin d'argent frais s'il veut être en Europe celui qui rachète, et pas celui qui est racheté.