Combattre l'hégémonie américaine

PEPSI. Sous ce nom qui sonne soda à la caféine se cache en réalité le 'pan european payment system initiative', un projet mené par 20 banques européennes et destiné à contrer les leaders du paiement électronique que sont Visa et Mastercard. Cette initiative, qui n'est pas nouvelle, a été dévoilée mardi 5 novembre par Carlo Bovero, responsable monde cartes et paiement de détail chez BNP Paribas, lors d'une conférence organisée par Revue Banque. Sans donner plus de précisions sur l'identité des banques engagées, il a évoqué 'un projet très sérieux' regroupant des établissements bancaires 'qui représentent une grosse partie de l'Europe'. L'objectif est de créer un système 100% européen qui permettrait aux consommateurs de n'être plus dépendants des deux entreprises américaines ou d'un autre géant de la tech asiatique. 

Le soutien de la Banque centrale européenne 

Une source bancaire anonyme a confié à l'AFP que cette initiative était née des "injonctions positives, courant 2017, venues de la BCE qui, inquiète de la souveraineté des paiements, a expliqué qu'elle verrait d'un bon oeil que l'on se saisisse du sujet". L'hégémonie de Visa et Mastercard rend évidemment les gouvernements et consommateurs vulnérables. On se souvient qu'en 2014, Visa et Mastercard avaient suspendu leurs services en Crimée suite au conflit entre l'Ukraine et les États-Unis. 'Ces réseaux internationaux de cartes ou les initiatives des grandes sociétés de paiement chinoises existent, sont organisés tandis qu'en Europe, on ne l'est pas" a ajouté cette même source. L'objectif porté par PEPSI est ambitieux et vise à atteindre au moins 60% des paiements électroniques (carte, virement, prélèvement, mobile) en Europe. Un arbitrage est attendu en décembre afin de statuer sur l'avenir de ce projet à plusieurs milliards d'euros.