Pour les petites faims de séries

Dans une keynote bien léchée, exercice dans lequel il est aussi à l'aise que Steve Jobs lui-même, Dominique Delport s'est imposé hier au MIP TV de Cannes comme celui qui incarne une disruption majeure, celle que Vivendi veut imposer au monde de la télévision : « Avec plus de trois milliards d'utilisateurs de téléphone portable dans le monde, le mobile est le premier écran », a prophétisé l'ancien patron d'Havas Media, et nouvel homme fort du groupe de médias et de divertissements français. Et c'est donc sur ce nouvel écran leader, et uniquement sur lui, que Vivendi va déployer sa nouvelle application dédiée aux séries.

Disponible à l'automne prochain, elle va permettre aux mobinautes de regarder des séries durant ces temps d'attentes propices au media snacking : le trajet dans les transports en commun, l'attente de l'ami toujours en retard au café, la salle d'attente du médecin, la salle d'embarquement de l'aéroport, etc. Il s'agira donc de séries découpées en 10 épisodes de 10 minutes, toutes des productions originales, réalisées dans tous les genres et tournées dans 18 pays différents, de façon à intéresser tous les publics de ce groupe Vivendi, de plus en plus mondialisé.

Un lancement international

Le lancement aura d'ailleurs lieu en 6 langues (anglais, espagnol, français, italien, portugais et russe), et dans un premiers temps dans 20 pays différents, en Europe et en Amérique Latine. Au lieu de défier les majors installées dans les zones les plus concurrentielles, comme les États-Unis ou l'Asie (Corée du Nord et Japon), Vivendi table donc sur des zones où il sera plus facile de fidéliser un public captif.

Par ailleurs, l'Afrique, terre de conquête pour Vincent Bolloré, devrait constituer la prochaine étape du déploiement, d'autant que les publics jeunes y possèdent généralement un smartphone, et sont très souvent connectés.

Studio+ sera commercialisé sous forme de service payant par les opérateurs de téléphonie mobile, et illustrera la politique de synergies voulue par Vincent Bolloré : Dailymotion, Canal+, et Universal Music seront donc mis à contribution.