Vers une solution dans le conflit entre l'Etat et Renault

Vers une solution dans le conflit entre l'Etat et Renault

Renault réunit aujourdhui son conseil d'administration, en espérant trouver enfin un accord avec l'Etat actionnaire.

Publié le 11-12-2015 par Bertrand Dampierre

Journée cruciale 

 

Ce vendredi 11 décembre est une date importante pour la marque au losange. En effet, elle réunit aujourd'hui son Conseil d'Administration afin de parvenir à résoudre les tensions qui se sont ces derniers mois amplifiées entre d'un côté Renault, Nissan, et l'Alliance des deux constructeurs automobiles français et nippon, et de l'autre côté l'Etat français.

En effet, ce dernier avait choisi il y a quelques mois d'augmenter sa participation dans le capital de Renault et de réclamer, comme la loi Florange l'y autorise, des droits de vote doubles. Cette attitude nouvelle s'explique par les craintes qu'a le gouvernement, et en particulier le Ministre de l'Economie Emmanuel Macron, de voir le centre du pouvoir se déplacer vers le Japon, et que des décisions contraires à l'intérêt national soient prises à propos de Renault, dont il est un actionnaire historique, et dont il se sent garant.

 

 

 

Un accord en vue

 

Mais l'attitude de l'Etat avait soulevé la colère de Carlos Ghosn, à la fois PDG de Renault et de Nissan, qui s'était alors lancé dans une guérilla sans merci contre le gouvernement français, poussant Nissan à monter au créneau. La situation était si tendue que le gouvernement japonais lui-même avait éprouvé le besoin d'intervenir pour inciter les belligérants à trouver un accord.

D'après l'AFP, qui a pu interroger une source proche du dossier, mais désireuse de demeurer anonyme, ce conseil d'administration devrait déboucher sur un accord « simple, lisible, explicable ». L'Etat devrait en premier lieu s'engager à rabaisser à nouveau sa participation dans Renault en revendant les 4,7% récemment acquis. Ensuite, Renault et le gouvernement devraient signer un accord encadrant l'exercice des droits de vote par l'état, et définissant les cas où l'Etat pourra ou non utiliser sa minorité de blocage, de façon à préserver l'intérêt national, sans pour autant interférer dans chaque décision. En dernier lieu, il s'agira de trouver un moyen de rééquilibrer l'Alliance entre Renault et Nissan. C'est sans doute ce dernier point qui sera le plus difficile à régler, car la législation sur l'autocontrôle interdit à Nissan d'obtenir des droits de vote chez le constructeur automobile français.

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