Vers une fusion entre La Banque Postale et CNP Assurances

Vers une fusion entre La Banque Postale et CNP Assurances

Le gouvernement va annoncer aujourd'hui son plan pour constituer un pôle de bancassurance public autour de La Banque Postale et de CNP Assurances.

Publié le 30-08-2018 par Emilie Huberth

Rapprochement souhaité

 

Le gouvernement devrait annoncer aujourd'hui une grande nouvelle, dont la rumeur courait toutefois depuis plusieurs mois. Il s'agit de constituer un pôle financier public, tourné vers la bancassurance, autour de deux acteurs, La Banque Postale, la filiale bancaire de La Poste, et CNP Assurances.

La constitution de ce nouveau pôle ne sera toutefois possible qu'une fois la loi Pacte promulguée, cette fameuse loi qui permet de réduire la part de l'actionnariat de l'État français dans les entreprises publiques.

La Banque Postale, et sa maison mère La Poste, distribuent depuis des années les produits d'assurances de CNP Assurances. Le lien étroit qui les unit a depuis longtemps incité La Poste, dont l'activité courrier ne cesse de décliner, à voir dans un rapprochement avec l'assureur public français un moyen de se renforcer dans le domaine financier et de pérenniser son activité globale et ses bureaux de poste implantés en milieu rural.

C'est pourquoi ce rapprochement semble attendu, souhaité, et même nécessaire, aux yeux de la direction de La Poste.


La Caisse des dépôts et consignations règne en maître

 

Si l'opération peut avoir lieu à la suite du vote et de la promulgation de la loi Pacte, cela devrait se dérouler dans les conditions suivantes. L'actionnaire principal de CNP Assurances, la Caisse des dépôts et consignations, apporterait l'ensemble des 41 % du capital de l'assureur qu'elle détient à La Banque Postale. En contrepartie, la Caisse des dépôts recevrait des actions dans le groupe La Poste, qui lui permettraient de se renforcer au capital de cette dernière. Selon les estimations de certains analystes, la Caisse des dépôts et consignations, qui détient déjà 26,32 % du capital du groupe La Poste, devrait en devenir l'actionnaire majoritaire et principal, en détenant après l'opération entre 50 et 60 % du capital.

Du point de vue de la direction de La Poste et de l'État, cela ne constituerait nullement un problème, bien au contraire. En effet, La Poste et la Caisse des dépôts et consignations ont de nombreux points communs et oeuvrent souvent à la dynamisation ou au financement des territoires français, en particulier des territoires ruraux. Il y aurait donc sur ce point aussi de nombreuses synergies possibles entre les deux acteurs.

Mais l'inconnue demeure la réaction des syndicats de La Poste. Si la Caisse des dépôts et consignations demeure dans le sérail du secteur public, elle n'est pas l'État et obéit à des logiques différentes. Sans doute les syndicats vont-ils redouter que ces rapprochements n'affaiblissent, d'une manière ou d'une autre, la capacité de La Poste à assurer ou maintenir ses missions de service public.

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