Le ridicule ne tue pas

Que penser d'une entreprise dont les cadres dirigeants ne sont pas capables d'utiliser les produits ? La question se pose chez Twitter depuis que son Directeur Financier, l'ex banquier de chez Goldman-Sachs Anthony Noto, a confondu le tweet, qui est nécessairement public, et  le« Direct Message », qui instaure une conversation privé avec un autre utilisateur. Ce « #DMfail », rapidement effacé, a toutefois eu le temps de créer un bad buzz sur le réseau social, qui se retourne contre lui.

Les utilisateurs autant que les médias traditionnels ne cessent depuis d'ironiser sur la complexité de la plateforme, autant que sur sa mauvaise ergonomie. Cette bourde monumentale est donc à la fois le symbole de l'imperfection de l'outil, et de l'incompétence pratici-technique des dirigeants de la firme.

Fuite d'une information confidentielle

Mais cette énorme erreur n'est pas seulement dommageable à Twitter sur le plan symbolique, ou formel. Le contenu même du message effacé est lui aussi sujet à discussions. Il semblerait qu'il était adressé à un autre dirigeant du groupe, et, surtout, contenait des informations révélant que Twitter a des intentions de rachat vis à vis d'une autre entreprise de son secteur. Le tweet disait en effet : « Je continue de penser que nous devrions les acheter. C'est sur ton calendrier pour le 15 ou le 16 décembre. Nous devrons le lui vendre. J'ai un plan ». Laisser fuiter ce genre d'information peut, bien évidemment, avoir des conséquences lourdes sur son cours de bourse.
Depuis, les journalistes économiques américains tentent de déterminer quelle est la cible de ce « plan ». Parmi les cibles privilégiées de ces rumeurs, des start-ups de renom : Shots, Storehouse, Mic News, Secret, Prismatic, Drawbridge, Shopular, voire Snapchat.

Quelle que soit la cible, le rachat éventuel ne sera pas des plus aisés maintenant.