Un semestre de transition pour Latécoère

Un semestre de transition pour Latécoère

Latécoère paye sa transition d'un modèle à un autre par un recul de son chiffre d'affaires et de sa rentabilité.

Publié le 05-09-2018 par Bertrand Dampierre

Repli de l'activité

 

Au premier semestre de 2018, le chiffre d'affaires du pionnier toulousain de l'aéronautique est ressorti à 320,8 millions d'euros. En données publiées, ce chiffre représente un recul de 8,5 % par rapport à la même période de l'exercice précédent, en raison d'un très fort impact des taux de change, défavorables compte tenu de la valeur actuelle de la monnaie commune européenne. Toutefois, en données corrigées des variations de change, le chiffre d'affaires de Latécoère demeure en repli de 2,9 % par rapport à l'an dernier. Selon l'équipementier aéronautique, ce repli est cependant « sans incidence sur les tendances annoncées pour l'année ».

Dans le détail, l'activité Aérostructures enregistre un repli de 8,3 % à taux de change constants, principalement en raison de la baisse de cadences enregistrée sur le programme Embraer E1. Par ailleurs, les cadences se sont également ralenties, comme toujours à cette saison, sur les programmes de l'A320, tandis qu'Airbus a aussi levé le pied à cause de la faiblesse des commandes sur les modèles A330 et A380.

En revanche, l'activité Systèmes d'interconnexion progresse de 5,2 % à taux de change constants, la baisse des cadences chez Airbus ayant été compensée par de nouveaux contrats remportés en 2017, notamment celui du MRJ de Mitsubishi Aircraft.


Baisse de la rentabilité

 

Sur le plan de la rentabilité, Latécoère enregistre également un repli, comme prévu. Le résultat opérationnel courant du groupe s'élève à 7,1 millions d'euros, contre 33,2 millions durant les six premiers mois de l'année 2017. Cette tendance baissière affecte particulièrement la branche Aérostructures, dont le recul de rentabilité « est également lié aux révisions de prix contractuelles, à l'effet de baisse des volumes Embraer, et aux ajustements temporaires liés au démarrage des deux sites de production » ainsi qu'à « des surcoûts liés à une défaillance d'un fournisseur important ».

Par ailleurs, Latécoère a beaucoup investi ce semestre dans sa transformation et dans la modernisation de son outil de production. Selon Pierre Gadonneix, président du conseil d'administration de Latécoère, « le Groupe s'est donné les moyens d'investir pour le long terme et 2018 est marquée par des dépenses non récurrentes ». Ainsi, les usines de Plovdiv, de Montredon, et de Toulouse-Périole ont été des postes d'investissement majeurs, les deux premières étant désormais en position de démarrer la production. C'est pourquoi Yannick Assouad, la directrice générale du groupe, estime: « nous sommes sur la bonne voie, et confiants de mettre en oeuvre les actions adaptées à la réussite du Groupe ».

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