Tilly Sabco perd des plumes

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Un nouveau drame secoue la filière agro-alimentaire bretonne. Le volailler Tilly Sabco s'est déclaré en cessation de paiement et a été placé sous la protection du tribunal de Commerce de Brest.

Publié le 23-09-2014 par Aglaé Derouen

Cessation de paiement

 

Il y a deux ans, le Groupe Doux était en redressement judiciaire, et Tilly-Sabco envisageait de le racheter. Aujourd'hui, la situation inverse serait possible. Tilly-Sabco, volailler situé à Guerlesquin dans l'est du Finistère connaît de grandes difficultés. Son PDG, Daniel Sauvaget, a été contraint de la déclarer en cessation de paiement. C'est dans cet état qu'il l'avait reprise en 2008, et avait réussi à la redresser, spectaculairement, mais temporairement.

Devenue numéro un de la volaille congelée destinée à l'exportation, l'usine de Guerlesquin abattait et préparait 1, 6 millions de poulets par semaine. Elle employait 326 personnes, et dégageait un résultat d'exploitation de 4,5 millions. Le Moyen-Orient était son principal débouché, puisque c'est là que partait 90% de la production, notamment vers l'Arabie Saoudite.

 

La fin des subventions

 

L'exportation de volailles était subventionnée par l'Union Européenne pour aider les entreprises du secteur à lutter contre la concurrence des géants brésiliens. Doux et Tilly-Sabco en étaient les bénéficiaires. Brutalement, le robinet bruxellois a été fermé, en 2013.

Si Doux a su se redresser en anticipant l'arrêt des subventions par le développement de la volaille transformée, le volailler de Guerlesquin est resté exclusivement dépendant des exportations, où il est de moins en moins compétitif. A l'heure actuelle, le seul espoir de l'entreprise semble être son principal client, le groupe saoudien Abbar.

Après les abattoirs Gad, c'est une nouvelle épreuve que doit traverser l'industrie agro-alimentaire bretonne.

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