Tata Steel va céder le site d'Hayange

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Le groupe sidérurgique indien Tata Steel envisage de céder 9 de ses sites européens de production d'aciers longs. Parmi eux, le site d'Hayange, ultramoderne et bénéficiaire. Une nouvelle qui répand l'inquiétude dans une vallée de Moselle déjà traumatisée par Arcelor-Mittal.

Publié le 16-10-2014 par Bertrand Dampierre

Un site emblématique

 

Il est encore des vallées en Moselle où la mythologie ouvrière de l'Homme du fer et des dieux forgerons est autre chose qu'un souvenir plus ou moins lointain, mais toujours douloureux. À moins de deux kilomètres de Florange, Hayange abrite encore fièrement une usine qui produit des rails de 108 mètres de long forgés d'une acier de haute qualité. Dans un site ultramoderne où le sidérurgiste indien a investi 50 millions d'euros il y a 4 ans, 450 employés travaillent à fournir à l'Europe et aux pays émergents les rails équipant les voies des trains à grande vitesse. Positionné sur un créneau étroit mais porteur, le site est bénéficiaire et souvent cité en exemple.

 

 

Une branche déficitaire

 

Mais la branche aciers longs de Tata Steel est, dans son ensemble, déficitaire. C'est pourquoi la compagnie indienne souhaite se recentrer sur la production de rubans métalliques, et abandonner les aciers longs. En Europe, Tata Steel compte 30 500 collaborateurs, dont 6 500 sur les 9 sites de cette branche sacrifiée. Malgré leur savoir-faire et leur positionnement sur un marché qui est stable en Europe, et en pleine croissance dans le monde, les employés de l'usine mosellanne sont réellement préoccupés par leur avenir incertain.

 

 

Un repreneur inquiétant

 

Les 450 salariés de l'usine d'Hayange sont d'autant plus inquiets qu'un repreneur a déjà été identifié pour leur usine. Il s'agit du financier américain Gary Klesh. Les fonds d'investissements et autres acteurs de la finance n'ont pas laissé de bons souvenirs en Lorraine, comme en témoigne l'histoire d'Ascometal. Ce qui suffirait à expliquer l'inquiétude des salariés. Mais, en plus, Gary Klesh est aussi tristement célèbre en France pour avoir été le fossoyeur des activités vyniliques d'Arkema, Kem One, acquises en 2012 pour un euro symbolique et en liquidation judiciaire un an plus tard. Les salariés d'Hayange n'ont aucune envie de connaître le même sort et de voir de nouveau des hauts-fourneaux s'éteindre dans la vallée de la Fensch.

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