Suicides à France Télécom : le procès démarre ce lundi

Didier Lombard s'en va avec 1 million d'euros

Près de dix ans après la vague de suicides chez l'ancien monopole d'État dans un climat social particulièrement lourd, l'entreprise, son ancien PDG Didier Lombard, ainsi que six ex-responsables sont jugés pour harcèlement moral à grande échelle à compter de ce lundi.

Publié le 06-05-2019 par Pierre Manière

Près de dix ans après les faits, c'est un procès hors norme qui s'ouvre ce lundi au tribunal correctionnel de Paris. Une entreprise du CAC 40, France Télécom (Orange aujourd'hui), son ancien PDG Didier Lombard, et six dirigeants sont jugés pour harcèlement moral à grande échelle. Ils vont devoir répondre de leur gestion et de ses conséquences sur le climat social au sein du groupe. Le procès va durer deux mois. Il doit permettre de faire toute la lumière sur la vague de suicides qui a eu lieu dans l'entreprise entre 2006 et 2009. La procédure judiciaire a finalement retenu le cas de 39 salariés, dont 19 qui se sont donné la mort, 12 qui ont tenté d'attenter à leur vie, et 12 victimes de dépression ou d'arrêt de travail. Les anciens dirigeants encourent chacun 15.000 euros d'amende et un an de prison. France Télécom, de son côté, encourt 75.000 euros d'amende.

Le procès est exceptionnel, car c'est la première fois qu'une entreprise de la taille de France Télécom et ses anciennes principales têtes de pont devront répondre de leur politique. C'est en particulier leur exécution du plan NEXT qui est dans le collimateur de la justice. Entre 2006 et 2008, celui visait à restructurer largement le groupe en supprimant quelques 22.000 postes sur les 120.000 que comptait l'entreprise. Et ce, dans un contexte où France Télécom était lourdement endetté et confronté à de féroces rivaux après l'ouverture à la concurrence du secteur. Pour les syndicats, qui ont fait office de lanceurs d'aler

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