Succession : prêter un logement ne signifie pas faire un cadeau

appartement meublé

Par un arrêt du 11 octobre 2017 (*), la Cour de Cassation a rappelé que le prêt d'un logement ne pouvait pas être considéré comme un cadeau aux yeux de la loi. Le bénéficiaire n'en est donc pas redevable à l'égard des autres légataires au moment d'une succession.

Publié le 25-10-2017 par Hugo Baudino

Juridiquement, prêter n'est pas toujours faire un cadeau, d'après la Cour de cassation. Les parents, qui prêtent par exemple un logement à l'un de leurs enfants, ne lui font pas un cadeau et ne créent pas de dette dont il serait redevable à l'égard des autres au moment de l'héritage.

La notion de prêt implique la gratuité, ce qui signifie que le prêteur ne s'est pas appauvri, explique la Cour. Or, a-t-elle déjà rappelé en octobre 2013, lors d'un héritage, seuls les cadeaux faits à l'un peuvent être réclamés par les autres pour que leur valeur soit réintégrée dans l'actif de la succession à partager.

Pas de cadeau sans appauvrissement

Si un cadeau appauvrit celui qui le fait, cela cause un préjudice aux autres successeurs. En signant un contrat de "prêt à usage" sur un bien immobilier, le défunt avait signé un contrat de service gratuit, pour lui comme pour le bénéficiaire, disent les juges. Il ne s'est ainsi pas appauvri et n'a pas exprimé son intention de gratifier le bénéficiaire.

Le contrat de prêt à usage exclut en effet toute notion d'échange, toute idée de paiement ou de contrepartie quelconque de la part du bénéficiaire. Ce contrat "confère seulement à son bénéficiaire un droit à l'usage de la chose", dit la Cour. Il ne lui transfère aucun doit patrimonial, ni sur cette chose, ni sur ses fruits ou revenus. Il n'y a aucune dépossession et une telle situation est donc "incompatible" avec la définition du "cadeau" qui serait réintégrable à la succession, déduisent les mag

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