Souriez, vous êtes traqués

Michel Santi, économiste,

OPINION. Un monde sans espèces sonne-t-il vraiment la fin de nos libertés ? Cela serait oublier que l'on ne peut pas vraiment se cacher derrière du cash comme l'histoire a pu le montrer. D'une manière ou d'une autre - avec ou sans cash - nos vies, nos habitudes de consommation et nos mouvements sont tous répertoriés. Par Michel Santi, économiste (*).

Publié le 28-09-2020 par Michel Santi (*)

Mes lecteurs savent que je suis un partisan de la disparition du cash, et ce pour des motifs macroéconomiques explicités à travers de multiples articles et livres. Pour résumer, les taux négatifs - que nous connaîtrons inévitablement - ne seront efficaces que si les espèces sont éradiquées car un monde sans cash sera également un monde sans récession. J'ai rencontré et discuté avec un nombre substantiel d'opposants - parfois des détracteurs - prétextant que la disparition de la monnaie fiduciaire sonnera la fin de leur liberté et le début d'une ère nouvelle où nous et nos dépenses serons
traqués par l'Etat.

Ces farouches, voire ces fanatiques, adeptes et soutiens des espèces semblent ignorer que les billets de banque ne sont jamais vraiment anonymes car ils sont tous affublés d'un numéro de série. Il va en effet de soi que, dans notre monde actuel, il serait techniquement aisé d'enregistrer les numéros de série des billets retirés par les usagers aux distributeurs de billets. Les autorités n'ont, du reste, pas attendu notre ère technologique pour exploiter les informations imprimées sur les billets de banque.

Souvenons-nous du scandale Watergate ayant vu cinq voleurs s'introduire le 17 juin 1972 dans l'immeuble éponyme abritant à l'époque à Washington le quartier général du Parti Démocrate américain. Bien qu'interpellés par la police, nul ne connaissait alors leurs motivations jusqu'à ce que la somme de 3.600 dollars trouvée sur eux constitue le fil d'Ariane menant à leurs comm

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