La mobilisation de l'industrie chimique (Solvay)

Le 22 janvier, la Commission européenne devrait publier ses recommandations sur le paquet énergie-climat à l'horizon 2030. Inquiets pour leur compétitivité, 14 dirigeants de grands groupes européens viennent ainsi d'adresser une série d'arguments à José Manuel Barroso, président de la Commission. Parmi ces patrons, on peut citer Jean-Pierre Clamadieu, patron du géant de l'industrie chimique Solvay, mais également Bruno Lafont (Lafarge), Benoît Potier (Air Liquide) et Patrick Pouyanné (Total Raffinage Chimie). Le raffineur britannique Ineos, le papetier finlandais UPM ainsi que le chimiste allemand BASF sont également représentés. Tous ces groupes, qui représentent plus de 200 000 emplois en Europe et 300 milliards d'euros de chiffre d'affaires, ont en commun une forte consommation d'énergie.

Un objectif réaliste pour le paquet énergie-climat

Jean-Pierre Clamadieu, le patron de Solvay, souligne le caractère exceptionnel de cette démarche, hors de toute organisation. Les 14 industriels militent en faveur d'un objectif "réaliste" en matière de gaz à effet de serre, de préférence couplé à la croissance industrielle. Leurs recommandations s'articulent également autour d'un support aux énergies compétitives, y compris le gaz de schiste, et de la non-modification du système européen d'échange de quota d'émissions de CO² (ETS). Enfin, s'estimant "piliers de l'économie européenne", ces groupes industriels préconisent une répartition plus juste du coût de la transition énergétique, avec des compensations pour l'industrie chimique. Autant d'arguments à l'encontre de la position de la Commission, qui envisager une réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'ordre 35 % à 40 % à l'horizon 2030.