Servier : « Les bénéfices réalisés en Russie seront affectés à des projets humanitaires ukrainiens » (Olivier Laureau, DG)

Olivier Laureau

Alors qu'un nouveau procès du Médiator aura lieu l'an prochain, Olivier Laureau, le directeur général des Laboratoires Servier revient sur ce scandale et les conséquences pour le groupe. Il partage également sa vision sur les conditions à réunir pour mettre en place une industrie pharmaceutique européenne souveraine, explique les raisons du maintien du groupe en Russie, et détaille sa stratégie pour les prochaines années, qui sera notamment marquée par le développement dans l'oncologie.

Publié le 22-06-2022 par Fabrice Gliszczynski et Fanny Guinochet

LA TRIBUNE- Dix ans après le scandale du Mediator, Servier a été reconnu en mars 2021 coupable de « tromperie aggravée » et d' « homicides et blessures involontaires », avec une amende à payer de 2,718 millions d'euros. Des peines en deçà des réquisitions du parquet de Paris qui a fait appel. Il y aura donc un autre procès l'an prochain. Craignez-vous une décision plus lourde ?

OLIVIER LAUREAU- L'affaire du Médiator est un drame. Ma première priorité a toujours été de me préoccuper des patients. Depuis que j'ai pris la gouvernance du groupe en 2014, j'ai suivi personnellement l'ensemble de l'indemnisation avec les services concernés, avant même toute décision judiciaire. Cela faisait suite aux regrets exprimés. Ces excuses n'ont peut-être pas été suffisamment entendues, mais il s'agissait d'excuses sincères, réitérées vis-à-vis des patients qui avaient souffert des effets secondaires de ce médicament. Le procès auprès du tribunal de grande instance a eu lieu. On nous a reprochés la tromperie et l'escroquerie. Servier a commis une erreur d'appréciation à un certain moment sur les effets secondaires du médicament comme l'Agence du Médicament française qui a elle aussi été condamnée. Servier a été condamné sur le volet tromperie, mais relaxé sur la partie escroquerie, et la quasi-totalité des personnes renvoyées sur le volet probité ont été relaxées. Concernant la tromperie, nous avons exécuté le jugement et versé les indemnisations. Elles s'élèvent à plus de 400 millions d'euro

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