Saint-Gobain renoncerait à Sika

Saint-Gobain renoncerait à Sika

Selon le Financial Times, Saint-Gobain renoncerait à prendre le contrôle de son concurrent suisse Sika.

Publié le 11-05-2018 par Guilhem Baier

Accord en vue

 

Le Financial Times a annoncé hier soir, en s'appuyant sur des sources proches du dossier, que la Compagnie de Saint-Gobain devrait renoncer aujourd'hui à prendre le contrôle de Sika, son concurrent suisse. Un accord devrait être rendu public aujourd'hui, selon lequel le groupe français donnerait finalement satisfaction à la demande reformulée en avril dernier par Paul Hälg, le président du spécialiste suisse de la chimie pour le secteur de la construction. Consultés par nos confrères agenciers de Reuters, ni Saint-Gobain, ni Sika, ni même l'avocat de la famille Burkard, n'ont pour l'instant confirmé ou infirmé ces informations du journal de référence de la presse économique et financière britannique. S'il venait à être signé, cet accord mettrait ainsi fin à un bras de fer qui dure depuis la fin de l'année 2014. Depuis cette date, les dirigeants successifs de Sika et plusieurs de ses actionnaires n'ont cessé de multiplier les procédures judiciaires pour empêcher que le groupe suisse ne tombe sous le contrôle du spécialiste français de la conception et de la distribution de matériaux de construction.

 

Plus de prise de contrôle

 

Fin 2014, Saint-Gobain avait en effet acquis, pour 2,5 milliards d'euros environ, la participation détenue dans le capital de Sika par la famille Burkard, héritière du fondateur du groupe. Cette participation bien singulière avait la particularité de représenter 17 % du capital, mais aussi 52 % des droits de vote. De sorte qu'elle permettait à Saint-Gobain de prendre le contrôle de Sika à très bas prix, compte tenu de la valorisation actuelle du groupe suisse. Toutefois, les recours répétés devant les juridictions suisses menés par les dirigeants de Sika n'ont toujours pas permis à cette transaction d'être finalisée.

Selon le Financial Times, il serait désormais convenu que Saint-Gobain puisse bien acquérir la participation de la famille Burkard, mais à condition de céder à Sika une participation de 7 % et de retirer les droits de vote surnuméraires à l'occasion d'une assemblée générale extraordinaire. De son côté, Sika devra verser 2 milliards de francs suisses à Saint-Gobain en échange de ces titres, puis procéder à une simplification de la structure des droits de vote sur la base d'un droit de vote par action détenue. Dès lors, Saint-Gobain ne serait plus qu'un actionnaire parmi d'autres, et non l'actionnaire de contrôle du groupe Sika, tandis que les héritiers de Kaspar Winkler, son fondateur, sortiraient définitivement de son capital.

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