Bercy fait d'EDF un exemple

Il s'agit de la plus grosse amende jamais infligée à une entreprise pour non-respect des délais de paiement. Avec cette condamnation d'EDF à payer 1,8 millions d'euros, le ministère de l'Économie a précisé vouloir adresser 'un signal fort' aux 'mauvais payeurs'. La secrétaire d'État à l'Économie Agnès Pannier-Runacher a expliqué que ce chiffre colossal était simplement 'proportionné au montant de trésorerie immobilisé' par EDF. Et elle ne couvre qu'une période allant de mars à août 2017. Pour la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), il s'agit aussi de 'toucher au portefeuille des entreprises pour que le sujet ne soit pas considéré comme un sujet administratif de second rang.' Autrefois limité à 375.000 euros, le montant des amendes encourues par les entreprises sur ce motif est passé en 2017 à deux millions d'euros. 

38,4 millions d'euros de factures en retard

La secrétaire d'État à l'Économie a également souligné que 'les grands groupes sont souvent les mauvais payeurs alors qu'a priori ce sont ceux qui ont le moins de problèmes de trésorerie.' Selon l'administration, 10% des factures d'EDF n'ont pas été réglées dans les temps pour un montant global de 38,4 millions d'euros. Le fournisseur d'électricité va donc se voir retirer le label qui lui avait été délivré en 2015 et qui distinguait les entreprises ayant établi des 'relations durables et équilibrées' avec leurs fournisseurs.