Départ et tensions

Le groupe français producteur et distributeur d'énergies a annoncé ce matin dans un communiqué de presse le départ d'une de ses directrices générales adjointes, en la personne de Sandra Lagumina. Madame Lagumina exerçait ces fonctions de DGA depuis seulement une année, et elle était en charge des business units Elengy, GRDF, GRTgaz, Storengy, Chine et GTT. Elle avait été nommée par Isabelle Kocher elle-même, soucieuse de rajeunir et de féminiser le comité exécutif d'Engie.

Elle sera remplacée par un autre DGA, Didier Holleaux, qui transmettra, pour s'alléger, une partie de ses attributions actuelles à Shankar Krishnamoorthy, le nouveau promu au Comex. Comme le souligne Isabelle Kocher, « l'équipe dirigeante compte désormais 5 nationalités parmi ses 12 membres et dispose d'une expertise opérationnelle renforcée ».

Désaccord stratégique

La raison du départ de Sandra Lagumina est simple : jamais les deux femmes ne semblent s'être entendues et Sandra Lagumina paye aujourd'hui son manque de soutien à la vision stratégique portée par Isabelle Kocher. Il y a déjà six mois, des rumeurs couraient sur sa démission ou son éviction. Elle avait en effet une fâcheuse tendance à contester la façon dont Isabelle Kocher voulait faire d'Engie l'acteur majeur de la transition énergétique. Et elle n'est pas la seule à le faire, par ailleurs.

Jean-François Cirelli, ancien n°2 du groupe gazier et rival d'Isabelle Kocher, le faisait déjà en son temps, et il semblerait que même Gérard Mestrallet ne soit pas très à l'aise avec les orientations nouvelles du groupe. En effet, les restructurations nécessaires à la mise en place de ce nouveau business model ont un coût, qui grève les résultats d'Engie. Ceux-ci sont en baisse de 11 % au troisième trimestre, ce qui a entraîné une perte du quart de la valeur de l'entreprise en bourse. Des résultats qui fragilisent la nouvelle patronne d'Engie, autant que ce départ.