Rebondissements dans l'affaire Areva au Creusot

Rebondissements dans l'affaire Areva au Creusot

L'audit mené dans l'usine du Creusot a révélé que certains procès-verbaux d'essais auraient été falsifiés délibérément, selon le quotidien Les Echos.

Publié le 03-05-2016 par Guilhem Baier

Nouvelles révélations inquiétantes

 

Dès vendredi dernier, nous faisions état d'un audit mené dans l'usine Areva NP du Creusot, qui mentionnait des dysfonctionnements dans l'usine. Ce matin, nos confrères des Echos révèlent qu'il y aurait eu aussi des falsifications délibérées au sein de l'usine du Creusot, dont ni Areva ni l'ASN n'auraient eu connaissance.

L'audit mené par Areva suite aux anomalies constatées sur la cuve de l'EPR de Flamanville aurait en effet, outre les anomalies sur des pièces et les dysfonctionnements dans la chaîne de production, révélé des falsifications de procès-verbaux de tests et de rapports qualité, jusqu'en 2010. Interrogé à ce sujet par les Echos, Philippe Knoche, le Directeur général d'Areva, a confirmé cet état de fait : « On a des procès-verbaux contradictoires. Soit il y a eu des essais complémentaires qui ne sont pas tracés, et il faut qu'on ait la conviction qu'ils existent. Sinon, il faudra en tirer les conséquences » a-t-il avoué au quotidien économique et financier de référence.

 

 

Des conséquences graves

 

Selon Areva, et l'Autorité de Sûreté nucléaire, sur les 10000 dossiers examinés durant l'audit, 400 sont marqués par des « incohérences », le tout sur une période de 50 ans, qui remonte donc bien avant l'acquisition de l'usine du Creusot par Areva, qui remonte seulement à 2006. Creusot Loire et sa filiale Creusot Forge, propriétaires historiques du site, le sont en premier lieu, et notamment pour tous les types de pièces destinées à l'industrie nucléaire, depuis les éléments de la cuve, les viroles des générateurs de vapeur jusqu'aux ressorts des turbines.

Les falsifications tiendraient à la rédaction d'un faux procès-verbal de test, enregistrant une valeur moyenne, lorsque les résultats réels aboutissaient à un chiffre proche de la fourchette haute de la norme. Les falsifications ont cessé entre 2010 et 2012, lorsque la Direction Qualité d'Areva a absorbé les équipes de vérifications, jusque-là rattachées à la Direction technique.

Ces nouvelles révélations pourraient avoir des conséquences sérieuses : les clients pourraient demander des comptes à Areva, et cela va indubitablement compliquer le rachat d'Areva NP par EDF, et tendre à nouveau les rapports entre le géant du nucléaire, et l'énergéticien historique.


 

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