Railcoop : ses trains interrégionaux vont devoir attendre encore un peu

La coopérative a fait le pari de relancer les lignes de train interrégionales ; mais elle accuse déjà son premier retard... La faute à la SNCF, qui ne lui attribue pas les sillons nécessaires, dénonce-t-elle.

Publié le 11-10-2021 par Valérie Macquet

Bordeaux Lyon, ce sera pour fin 2022

Née au début de l'année 2019, la coopérative Railcoop basée à Fijeac, dans le Lot, a pour ambition de devenir un nouvel acteur ferroviaire en France, en réhabilitant des lignes de train interrégionales abandonnées par la SNCF. Son premier objectif : remettre en service la liaison Bordeaux-Lyon, abandonnée depuis 2014 ; en passant par les gares de Libourne, Périgueux, Limoges, Guéret, Montluçon, Gannat, Saint-Germain-des-Fossés, Roanne (un trajet de 7 heures 30 environ). Cette résurrection était programmée pour juin 2022, mais la coopérative ferroviaire vient d'adresser un courriel à ses 10.000 sociétaires dans lequel elle déplore un premier retard : "Le conseil d'administration de Railcoop s'est réuni le 5 octobre dernier et a statué sur un report de 6 mois du lancement de la ligne voyageurs Bordeaux-Lyon. La ligne Bordeaux-Lyon sera donc lancée pour le service annuel 2023, soit le 11 décembre 2022". La raison "principale" de ce report "est que le gestionnaire d'infrastructure - SNCF Réseau - n'est pas en capacité de nous fournir des sillons (des créneaux de circulation, ndlr) de qualité en dépit des discussions engagées à ce sujet depuis plus de 18 mois", a expliqué Railcoop.

D'autres projets de lignes réhabilitées dans les cartons

Au-delà du Bordeaux-Lyon, Railcoop planche sur huit autres liaisons transversales à petite vitesse telles que Toulouse-Limoges-Poitiers-Le Mans jusqu'à Caen ou Rennes-Saint-Brieuc, et Thionville-Metz-Nancy-Dijon jusqu'à Grenoble ou Lyon-Saint-Etienne. Pour faire rouler ces trains dans les territoires ruraux et entre les petites et moyennes villes, Nicolas Debaisieux, le fondateur de Railcoop se bat sans relâche depuis 2019. Il expliquait notamment avoir dû trouver le moyen de financer 14 rames Régiolis commandées à Alstom... Des rames à 11 millions d'euros pièce !