Quand l'inégalité se cache dans les classifications des emplois

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Malgré leur apparente neutralité, les critères utilisés au niveau de la branche ou en entreprise pour évaluer les emplois sont souvent fondés sur des stéréotypes qui pénalisent les métiers à prédominance féminine.

Publié le 08-03-2018 par Giulietta Gamberini

Plafond de verre, temps partiel, ségrégation professionnelle, congés maternité, discrimination pure et simple... autant de facteurs évoqués lorsqu'on parle d'inégalités salariales entre les femmes et les hommes. Il en existe toutefois un autre, bien documenté dans plusieurs pays francophones, mais encore peu étudié en France : la sous-valorisation des emplois à prédominance féminine. En 2013, un « guide pratique » publié par le Défenseur des droits (à l'époque, Dominique Baudis) y a été consacré, avec l'objectif explicite de munir « tous ceux qui évalueront les emplois et négocieront les classifications professionnelles » d'un outil « soulignant les biais qui peuvent fausser l'évaluation ».

La réflexion se fonde sur un principe reconnu par le droit international, européen et français : celui qui impose une égalité de rémunération non seulement entre les mêmes emplois, mais aussi pour un travail de valeur égale.

« Une extension de la notion d'égalité de traitement qui permet justement d'intégrer la question de la ségrégation professionnelle », souligne Séverine Lemière, maîtresse de conférences à l'IUT Paris-Descartes, qui a coordonné avec Marie Becker et Rachel Silvera la rédaction du guide de 2013.

Appliqué par un arrêt de la Cour de cassation de 2010, ce principe permet en effet de comparer des emplois tout à fait différents, tels que celui de responsable des ressources humaines et de directeur financier, en fonction des critères qui en définissent la valeur (diplômes, com

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