Principe de précaution: quel serait le pire scénario économique pour l'euro ?

Marc Guyot et Radu Vranceanu

ANALYSE. Dans la perspective du déconfinement, les gouvernements doivent choisir leur politique en envisageant les différents scénarios qui intègrent les aspects économiques et sociaux sans remettre en cause les recommandations scientifiques. Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, Professeurs à l'ESSEC.

Publié le 23-04-2020 par Marc Guyot et Radu Vranceanu

La crise que nous traversons nous rappelle encore une fois les limites du principe de précaution selon lequel toute incertitude doit être abordée avec la stratégie du risque zéro. Pour éviter toute surcharge de leur système hospitalier, de nombreux pays du sud de l'Europe ont mis en place des confinements draconiens et persistants. Les experts sanitaires réunis en conseil scientifique par les gouvernements appuient les mesures allant vers l'élimination de tout risque dans une lecture certes purement médicale mais ouvrant également un large parapluie les protégeant de leurs peu de certitude concernant ce coronavirus, son mode de détection de contagion et les diverses formes d'affections qu'il déclenche. Leurs incertitudes couplées aux pénuries de masques et de tests les amènent à relayer, par sécurité, le scénario du pire. Selon le modèle proposé par l'Imperial Collège et adopté par la plupart des gouvernements, sans confinement, l'épidémie ferait des centaines de milliers de morts.

Pour être vraiment cohérents avec cette démarche politique d'alignement sur le scénario médical le pire, il faut envisager dès à présent le scénario économique correspondant à ces mêmes choix dans le contexte où l'épidémie semble perdre de son intensité et que les gouvernants ont engagé un processus de déconfinement graduel ou sont sur le point de le faire.

Un certain niveau de peur et de restrictions va se maintenir

A ce jour, il semble qu'un vaccin ne sera pas disponible avant au moins un an ce q

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