Pourquoi les villes doivent redevenir des lieux de fabrication

Nantes ville

La prospérité d'un territoire ne dépend pas que de sa capacité à capter des revenus, mais aussi de son aptitude à les faire circuler durablement en son sein. Or, relocaliser la production dans les villes françaises est indispensable afin d'y multiplier les échanges, analyse le directeur associé du cabinet de conseil Utopies, Arnaud Florentin.

Publié le 19-10-2018 par Giulietta Gamberini

Alors que le "local" séduit de plus en plus les consommateurs, et que le "made in France" devient même parfois un étendard politique, les villes françaises dépendent aujourd'hui largement des importations pour répondre aux besoins de leurs habitants, souligne une "note de position" publiée ce jeudi 18 octobre par le cabinet Utopies. Interrogé par La Tribune, Arnaud Florentin, directeur associé de l'agence de conseil, analyse le phénomène et insiste sur l'urgence de faire marche arrière.

LA TRIBUNE - Dans votre rapport, pour expliquer la nécessité d'un ancrage de la fabrication dans les villes, vous utilisez la notion d'"effet multiplicateur local". De quoi s'agit-il ?

ARNAUD FLORENTIN - La notion d'effet multiplicateur local, élaborée par le cabinet Utopies dans une étude de 2016, correspond à la capacité d'un revenu qui entre dans un territoire à y circuler durablement et à irriguer son économie. Il représente le deuxième pilier de sa prospérité, à côté de son aptitude à capter des richesses, via les exportations, le tourisme, etc. Un tiers de sa santé économique en dépend. L'image d'un flipper, où pour réaliser des points il faut que la balle ait le plus d'interactions possibles, résume bien ce concept.

Pourtant, non modélisé jusqu'à notre étude, l'effet multiplicateur local se retrouve aujourd'hui dans l'angle mort des politiques publiques de développement, qui prennent en compte seulement le premier pilier. Résultat : son ratio baisse nettement depuis 50 ans, en raison d'

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