Pourquoi la BCE a exclu Chypre du QE

La bce demande aux banques italiennes d'augmenter leur capital

En excluant Chypre, bon élève de la troïka, de son programme de rachat, la BCE enjoint au gouvernement portugais de rester dans les clous budgétaires. Un rôle de gardien de l'orthodoxie en contradiction avec les objectifs du QE.

Publié le 24-03-2016 par Romaric Godin

Le programme de rachats d'actifs publics de la BCE, souvent - mais à tort - appelé « assouplissement quantitatif » ou QE (il n'en est qu'une partie) a un objectif bien connu : redresser les anticipations d'inflation et dynamiser la croissance du crédit. Mais, en raison de ses règles de fonctionnement, il existe une autre fonction, non avouée, qui est beaucoup plus « politique. »

Le « PSPP » (acronyme anglais de ce programme) est en effet conditionné à la notation des pays par les agences de notation. Pour être inclus dans le programme, la dette d'un Etat doit être notée par au moins une des quatre agences reconnues par la BCE (Moody's, Standard & Poor's, Fitch et la canadienne DBRS) dans la catégorie « investissement. » Cette catégorie s'oppose à la catégorie « à haut rendements » aussi appelée « junk » (« pourrie »). Elle est théoriquement censée assurer une certaine « sécurité » à l'investisseur qui l'achète. La BCE a officiellement imposé ces règles pour rassurer ceux qui s'émouvaient des éventuelles pertes réalisées sur l'achat des titres (mais, en réalité, la BCE prend beaucoup plus de risque de pertes en achetant des titres allemands à taux négatifs).

Chypre exclue, mais pas visée

Deux pays, Chypre et la Grèce ne sont notés par aucune de ces quatre agences en catégorie d'investissement à ce jour. Mais Chypre bénéficie d'une dérogation. Du moins, jusqu'à la fin du mois. En effet, à la fin du mois, Chypre quittera son « programme d'ajustement » mis en place pendant la cri

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