Acquisition historique

Plastic Omnium a annoncé ce matin l'acquisition de l'une des quatre divisions de Faurecia, son concurrent, filiale de PSA. Il s'agit de l'activité « carrosserie extérieure », qui représente 10% du chiffre d'affaires de Faurecia, et pèse 2 milliards d'euros. Pour Plastic Omnium, cette acquisition est tout simplement la plus importante de son histoire, puisqu'elle lui permet d'augmenter de 30% son périmètre.

L'équipementier lyonnais dispose déjà d'une branche spécialisée dans la carrosserie extérieure. Par conséquent, la conjonction de son activité avec celle de Faurecia va le propulser au premier rang mondial de cette spécialité du secteur de l'équipement automobile. En tout, ce sont 22 usines qui vont intégrer le groupe lyonnais, dont 16 situées en Europe : 4 en Espagne, 5 en France, et 7 en Allemagne.

Une bonne affaire

Outre l'assise impressionnante et nouvelle que ce rachat donne à Plastic Omnium, il s'agit aussi pour le groupe lyonnais d'une excellente affaire. En effet, si l'activité pèse 2 milliards d'euros dans le chiffre d'affaires de Faurecia, ses marges sont depuis plusieurs années relativement faibles. La marge opérationnelle n'atteint en effet péniblement que 2%, alors qu'elle est de 8,1% chez Plastic Omnium. Cette faiblesse des marges a justifié à elle seule que la transaction ne dépasse pas les 665 millions d'euros. Le groupe spécialisé dans les plastiques pour les secteurs de l'automobile et de l'environnement va donc pouvoir investir 100 millions d'euros par an dans les 22 usines pour les trois prochaines années, de façon à y rationaliser la production, y générer des économies, et multiplier la rentabilité de cette activité par deux avant 2020.

Ce rachat illustre le mouvement global de concentration qui est en train de se dessiner dans le secteur de l'équipement automobile. Bosch vient en effet de mettre en vente son activité « démarreurs », et le Canadien Linamar a absorbé le français Montupet. Tous les équipementiers cherchent en somme la même chose : se renforcer sur leurs points forts, en cédant leurs points faibles. Ce qui finit par faire l'affaire de tous, mais engendre une ultraspécialisation chez chacun d'entre eux.