Pepy veut réformer les 35 heures à la SNCF

Pepy veut réformer les 35 heures à la SNCF

Afin de gagner en compétitivité, Guillaume Pepy veut proposer une nouvelle organisation du temps de travail aux salariés de la SNCF, qui modifie « la façon de faire les 35 heures ».

Publié le 21-12-2015 par Bertrand Dampierre

Tout remettre à plat

 

Invité hier du Grand Jury RTL- Le Figaro-LCI, le Président du Directoire de la SNCF a fait part de son intention de « renégocier la façon de faire les 35 heures ». Confronté à un double impératif de baisse des coûts de fonctionnement et d'amélioration de l'efficacité de la compagnie ferroviaire nationale, Guillaume Pépy envisage donc de « remettre à plat l'organisation du travail ». Selon lui, une nouvelle organisation du travail doit permettre une plus grande efficacité, qui rendrait les voyages en train plus fiables, plus ponctuels, et moins chers, dans l'intérêt de tous.

C'est donc de la réussite de la SNCF dont il est question lorsque son patron aborde le sujet des 35 heures, un sujet généralement tabou pour les organisations syndicales. « Si on ne réussissait pas, cela voudrait dire qu'au moment où la concurrence va arriver, y compris pour les trains de voyageurs, la SNCF serait perdante et perdrait des postes », a insisté le patron de la compagnie française des chemins de fer.

 

 

 

Trouver des marges de manoeuvre

 

Guillaume Pépy compte d'ailleurs sur la responsabilité de syndicats, et sur la qualité du dialogue social dans ce dossier. Les décisions ne devront pas tomber d'en haut comme un oukase, et il se refuse à user de menaces ou d'ultimatums. Mais il existe un écart de productivité entre la SNCF et ses concurrents sur le terrain déjà connu du fret. Cet écart est de l'ordre de 30%. Il est plus que probable que, lors de l'ouverture à la concurrence sur le transport de voyageurs, un écart de productivité semblable pourra se mesurer. Il lui semble donc urgent d'agir, là où il est possible de réduire l'écart.

Or, certains dispositifs réglementaires internes complexifient considérablement l'organisation de la SNCF. Par exemple, un conducteur de train qui termine un voyage après 20 heures ne peut figurer au planning du lendemain. Cela contraint donc la compagnie à majorer ses effectifs de conducteurs pour tenir compte des repos consécutifs aux arrivées tardives

Le but de Guillaume Pépy n'est pas de remettre les 35 heures en cause, mais d'améliorer la manière de les accomplir, afin qu'elles ne soient pas un carcan rigide, dont les conséquents sont un surcoût pour l'entreprise.

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