Pas de révolution agricole sans révolution alimentaire et vice versa

T La Revue n°8

Le nouveau numéro de T La Revue de La Tribune vient de paraître. Une édition consacrée à l'agriculture et l'alimentation, deux secteurs interdépendants dont la transition vit une grande accélération. 148 pages pour prendre le temps de décrypter un monde en transformations. Edito.

Publié le 19-02-2022 par Valérie Abrial

C'est une longue histoire. Celle des oubliés de la terre. D'une paysannerie invisible et pourtant ancestrale, indispensable. Mésestimée à travers les siècles, vivant très souvent dans la précarité, accusée aujourd'hui des pires maux dont celui d'avoir abîmé nos sols. Comme si les agriculteurs étaient les seuls et uniques responsables de l'industrialisation d'un secteur qui n'a cessé de croître depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le raccourci est rapide et amer pour ceux qui ont cru en la politique agricole commune et qui ont tout fait pour s'adapter au remembrement des parcelles. Et nous voilà dans ce début de XXIe siècle avec une terre en souffrance et un nombre d'exploitations agricoles 4 fois moins élevé qu'en 1970. Forcément, on imagine mal les agriculteurs encourager leurs enfants à reprendre la ferme quand eux-mêmes survivaient grâce au renfort de subventions.

Mais les temps changent ! Le sursaut écologique a modifié la donne et l'envie de renouer avec la ruralité s'est intensifiée. Devant l'urgence de préserver la planète, nous nous sommes soudain rappelé que c'était bel et bien les agriculteurs qui nous nourrissaient.

Il faut dire que la grande distribution, à coups de super et hyper marchés, était passée par là ; ajouté à cela l'abandon progressif des potagers familiaux, et le mal s'était incrusté. Difficile, dans ces conditions, de transmettre dans une évidence toute naturelle que les produits que nous mangions trois fois par jour étaient issus de la terre.

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