Nucléaire: ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent

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VOTRE TRIBUNE DE LA SEMAINE. « Atomic Macron » fait turbiner Belfort, avec un plan "gaullo-pompidolien" aux accents vintage de relance du nucléaire. Une réponse aux tensions sur les prix de l'énergie dans un climat de guerre du gaz en Europe ? Oui, mais aussi, assurément, un coup de com très « culotté », à deux mois de la présidentielle.

Publié le 12-02-2022 par Philippe Mabille

Un EPR, ça va, six EPR, c'est bien mieux, et pourquoi pas 14... Moins de deux ans après avoir fermé la centrale de Fessenheim en Alsace (qui marchait très bien), « Atomic Manu » a opéré, à deux mois du premier tour de la présidentielle, un virage à 360 degrés et relancé, à Belfort, en présence de Jean-Pierre Chevènement, un maxi-plan de construction de nouveaux réacteurs nucléaires.

Retour vers le futur: près d'un demi-siècle après le plan Messmer (pour les « non-Boomers », ce Messmer est aussi connu pour avoir inauguré le périphérique parisien en tant que Premier ministre d'un président Pompidou qui disait: « Les Français aiment la bagnole »), l'actuel président Emmanuel Macron fait le choix « culotté » -se vante-t-on à l'Élysée- de planter du nucléaire partout où ce sera possible. Pour citer une autre figure politique du 20e siècle, Edgar Faure, « ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent »...

Avec cette décision majeure, qui succède au compromis européen sur la taxonomie verte qui classe le nucléaire (comme le gaz) parmi les énergies dites « de transition », Macron referme la parenthèse Hollande qui avait signé en 2012 un compromis bancal avec les Verts en promettant de réduire à 50% de la production totale, la part du nucléaire dans le mix énergétique français. Si Macron est réélu en avril, non seulement  la France va construire 14 EPR de plus, mais elle renoncera à la fermeture des centrales existantes en prolongeant leur durée de vie. Et elle relancera la rech

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