C'est la première fois que l'UFC-Que Choisir dépose une plainte pour obsolescence programmée. En cas de condamnation, Nintendo risque 300 000 euros d'amende, ou jusqu''à 5 % du chiffre d'affaires annuel moyen, et deux ans d'emprisonnement. Cette décision intervient à la suite d'une première mise en demeure et d'une analyse des Joy-Cons, les manettes amovibles de la Nintendo Switch. En effet, des joueurs ont constaté que la manette de gauche pouvait réaliser des mouvements fantômes, appelés 'Joy-Cons Drifts'. 

Une solution durable

Les experts consultés par l'association ont bien observé des modifications dans la conception des manettes mais elles n'interviendraient pas sur l'origine de la panne. Ils soulèvent d'ailleurs deux pistes : l'usure prématurée des circuits imprimés et un problème d'étanchéité qui laisserait passer des corps étrangers sous le joystick. 

L'UFC-Que Choisir appelle aujourd'hui Nintendo à passer à des solutions curatives, l'échange et la réparation  du matériel ayant 'une probabilité non négligeable de tomber à nouveau en panne' dans l'année qui suit.     

Des milliers de témoignages

A la suite de  la mise en demeure adressée par l'UFC-Que Choisir à Nintendo France, en novembre dernier, quelques 5000 personnes s'étaient manifestées en deux jours. En janvier 2020, Nintendo s'était engagée à réparer les manettes même si elles n'étaient plus sous garantie. L'association aurait pourtant continué à recevoir des témoignages, affirme-t-elle. 

L'UFC-Que Choisir estime à 65 % la part de témoignages ayant constaté une panne moins d'un an après l'achat des manettes. Ils seraient également 25 % à l'avoir repéré dans les six mois après l'achat, et ce même en cas d'utilisation faible. L'UFC-Que Choisir note que l'âge ou l'usage n'a pas d'impact sur ce dysfonctionnement.