Municipales en Turquie : balle de match pour Erdogan

François Clemenceau

CHRONIQUE LE MONDE À L'ENDROIT- Les élections municipales de ce dimanche en Turquie, notamment à Istanbul, sont une occasion pour le président turc de reprendre la main sur de grandes métropoles où survit difficilement ce qui reste de son opposition.

Publié le 31-03-2024 par François Clemenceau

Certains l'avaient noté lors d'un match de ping-pong avec son homologue kazakh, Recep Tayyip Erdogan ne tient pas sa raquette par le manche mais par la palette. Est-ce plus facile pour gagner ? S'il est un islamiste au monde à s'être imposé de respecter les codes de la démocratie - à commencer par des élections pluralistes -, c'est bien lui. Mais sa soif de pouvoir absolu l'a conduit à négliger ou à violer bien d'autres règles.

Après plus de vingt ans au sommet, il a prouvé qu'il préférait de loin une opposition paralysée, des contestataires en prison, des médias bâillonnés et des juges intimidés. Il y a cinq ans, cette politique a été sanctionnée dans les urnes par la victoire de l'opposition aux élections municipales dans les plus grandes villes du pays. La capitale, Ankara (5,5 millions d'habitants), a été reprise par l'Alliance nationale (une coalition de plusieurs partis républicains et de partis nationalistes), tandis qu'Istanbul (15,5 millions d'habitants), vitrine de la dualité de ce pays à cheval entre l'Europe géographique et les Proche et Moyen-Orient, est passé des mains du Parti de la justice et du développement (AKP, le parti présidentiel) à celles d'Ekrem Imamoglu, l'un des leaders du Parti républicain du peuple (CHP).

Enjeu personnel

L'an dernier, l'opposition se prenait à rêver que sa coalition transformerait l'essai des municipales lors des élections législatives et du scrutin présidentiel, notamment parce que la gestion par les autorités du séisme terriblem

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