Mourir pour les Artsakhiens de Stepanakert ?

Haut-Karabagh Arménie Azerbaïdjan Turquie Russie

OPINION. C'est le retour du groupe Mars*, qui publiera tous les mardis une tribune. Après avoir publié une série de douze tribunes du groupe au printemps, La Tribune ouvre de nouveau ses colonnes à ce groupe de réflexion informel composé d'une trentaine de personnes, qui se sont données pour objectif de partager leurs réflexions sur l'avenir de la défense de la France et de l'Europe en vue des échéances électorales de 2022. "Il ne s'agit pas de défendre la candidature de telle ou telle personnalité politique, mais de proposer, en toute liberté, une vision de la politique de défense que pourrait porter un chef des armées inspiré par les valeurs de la gauche républicaine", explique le groupe Mars. Alors que les tribunes thématiques publiées au printemps proposaient une vision du "monde d'après" la pandémie, ces tribunes se proposent simplement de commenter périodiquement l'actualité de défense, en essayant "d'apporter un éclairage original et un peu de recul p

Publié le 13-10-2020 par Le groupe de réflexions Mars*

Le conflit gelé du Haut-Karabagh (ainsi est communément appelée la République d'Artsakh, autoproclamée il y a près de trente ans) vient de reprendre avec une intensité inégalée depuis les combats du début des années 1990, qui avaient fait 30.000 morts. Considérer ces affrontements dans le Caucase du sud comme une affaire qui ne nous concerne pas, nous Européens, serait une profonde erreur. Les enjeux sont en réalité considérables : politiques, stratégiques, géopolitiques, diplomatiques, tactiques, voire industriels.

La France ne doit pas se désintéresser du Haut-Karabagh

Du point de vue historico-politique, la France ne peut se désintéresser du sort des populations arméniennes, qui cherchent depuis plus d'un siècle la protection d'un État contre la haine génocidaire des peuples turcophones qui l'entourent. De manière tout à fait remarquable, l'attachement aux Arméniens jouit en France d'un consensus qui transcende tous les clivages politiques. Son inscription dans une loi lapidaire promulguée en janvier 2001 ("la France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915", signée Chirac et contresignée Jospin) et la pénalisation de sa négation ou de sa banalisation en 2016 font également consensus.

Nos concitoyens d'origine arménienne se comptent par centaines de milliers, et, si ce n'est pas un électorat homogène, il a toujours bénéficié de la sollicitude de la gauche en général et du parti communiste en particulier. La Russie soviétique a en effet offert aux Arméniens, qui

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