Un décès soudain

Hier, alors qu'il menait « un combat personnel contre la maladie », Luc Oursel est décédé. Sa mort survient de façon aussi brutale et triste que l'annonce de son retrait, intervenue le 20 octobre, quelques semaines avant la fin de son mandat. Après la mort  tragique du PDG de TotalChristophe de Margerie, le départ d'Henri Proglio d'EDF, la mise en retrait puis le décès de Luc Oursel, c'est tout le secteur énergétique français qui se trouve ébranlé.

De l'uranium à l'uranium

Issu d'une famille de militaires et ingénieur des Mines, Luc Oursel avait commencé sa carrière à l'orée des années 80, à la Compagnie des Mines de Franceville, au Gabon, fondée par le CEA et gérée par la Cogema. Au début des années 90, il passe deux ans au cabinet de Pierre Joxe, alors Ministre de la Défense, avant de travailler 10 ans chez Schneider Electric, puis chez Geodis. C'est en 2007 qu'il avait rejoint Areva.

Une mission inachevée

Quatre ans plus tard, à la surprise générale, il remplaçait Anne Lauvergeon à la tête du groupe nucléaire, avec pour mission de redresser le groupe, dans un contexte rendu extrêmement difficile par la catastrophe de Fukushima, survenue en mars 2011. Il trouvait alors un groupe fort endetté, confronté à des difficultés financières en partie liées à des acquisitions. Et surtout un groupe englué dans les retards incessants des chantiers de construction de son nouveau produit phare, censé incarner l'espoir d'un renouveau, le réacteur EPR.

Travailleur acharné, Luc Oursel s'est épuisé à redresser Areva, sans toutefois parvenir à achever sa mission.