Areva ne tient ni ses objectifs, ni ses délais

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Areva a annoncé qu'elle suspendait ses objectifs déquilibre pour 2014 et de nouveaux retards sur les chantiers des EPR finlandais et français.

Publié le 19-11-2014 par Bertrand Dampierre

Des objectifs impossibles à atteindre

 

Areva tablait initialement sur une trésorerie opérationnelle à équilibre pour cette année 2014, et sur «une croissance organique du chiffre d'affaires de l'ordre de 4 à 5 % en moyenne par an» et sur «un cash-flow opérationnel libre avant impôts proche de l'équilibre en 2015 et nettement positif en 2016», comme annoncé lors de la dernière présentation des résultats.

Mais les difficultés opérationnelles que traverse actuellement le groupe le contraignent à suspendre toute prévision. Areva s'est donc contentée d'annoncer qu'elle suspendait ses objectifs, sans toutefois pouvoir en proposer de nouveaux, revus rationnellement à la baisse en fonction de la conjoncture.

Le groupe a en effet déjà dû revoir à la baisse ses investissements pour un montant de 200 millions d'euros, cédé des actifs pour un montant de 450 millions d'euros, mais elle a néanmoins un besoin urgent de cash-flow.

 

 

Retard sur les EPR

 

La situation, déjà alarmante, s'est dégradée avec l'annonce dun nouveau calendrier de l'EPR qu'Areva construit en Finlande, sur la chantier d'Okiluoto. Ce chantier a connu d'incessants et répétés retards, qu'Areva impute à l'énergéticien finlandais commanditaire, et l'énergéticien à Areva. La refonte de ce calendrier prive Areva d'un apport de trésorerie matérialisé par un paiement pour la livraison du chantier de l'EPR finlandais. En effet, la livraison est encore retardée, et cela représente également un surcoût, qu'il faudra sans doute qu'Areva assume.

Un autre retard s'annonce inquiétant pour Areva. En effet, Areva ne sembla pas non plus en mesure de livrer à EDF les structures internes et le couvercle de la cuve du réacteur de l'EPR de Flamanville. Ce chantier aussi compte pour l'instant 4 ans de retard sur les délais initialement prévus, et le coût du chantier, suite à ses retards, a triplé. Là encore, la question se pose : Areva devra-t-elle assumer ses retards, et donc les surcoûts ?

Dans un tel contexte, Areva va sans doute devoir se tourner vers son actionnaire principal, l'Etat, pour renflouer l'entreprise.

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