Michelin va fermer trois usines en Europe

Michelin va fermer trois usines en Europe

Victime d'un manque de compétitivité dans le domaine des pneumatiques pour poids lourds, Michelin va procéder à la fermeture de trois usines hors de France, et entamer une réorganisation globale de sa production.

Publié le 04-11-2015 par Bertrand Dampierre

1500 emplois menacés

 

Michelin va devoir fermer trois de ses usines européennes, supprimant ainsi plus de 1600 emplois. La France est visée cette fois-ci, mais d'ici 2016, l'usine italienne de Fossano et celle d'Oranienburg en Allemagne fermeront leurs portes, suivies en 2018 par l'usine nord-irlandaise de Ballymena. Tous ces sites travaillent pour l'activité de fabrication de pneumatiques à destination des poids lourds, marché particulièrement difficile pour Michelin et les grands constructeurs actuellement. La direction a précisé que tout serait mis en uvre pour retrouver un emploi aux salariés touchés par ces fermetures « dans le groupe si possible ou à l'extérieur ».

Comme Florent Menegaux, Directeur général des Opérations de la manufacture clermontoise, l'a expliqué à l'Agence France Presse, ce marché « a chuté de 25% depuis 2007 en Europe, en passant de 21 à 16 millions de pneus. Pendant ce temps, la concurrence a progressé avec des ventes de pneus asiatiques qui augmentent de 108% ». La concurrence asiatique est d'ailleurs si forte que les ventes de pneus Michelin pour poids lourds ont considérablement baissé dans les pays émergents, où ils ne sont plus du tout compétitifs. Les ventes sont particulièrement affectées en Amérique du Sud, en Asie, et en Europe de l'Est.

 

 

 

Optimiser l'outil de production

 

Pour augmenter sa compétitivité, Michelin a souvent misé sur l'innovation, ce qui continue de lui permettre de performer dans le domaine des pneus pour véhicules légers, et dans les pneus de spécialités, pour les avions ou les engins de génie civil. Mais cela ne suffit pas toujours pour l'emporter sur la concurrence, en particulier dans les pays émergents, plus sensibles aux prix d'appels qu'aux innovations technologiques.

Bibendum va devoir maintenant montrer qu'il porte toujours bien le nom qui lui a été attribué, et qu'il va pouvoir boire les obstacles. Cela va passer par une poursuite de la réorganisation entamée voici déjà quelques années, et qui vise à optimiser l'outil de production en répondant à deux exigences majeures : une qualité très élevée, et des coûts de production plus bas.

Afin d'y parvenir, la Vieille Dame de la Place des Carmes va investir 280 millions d'euros déjà provisionnés, pour moderniser certains sites qui vont ainsi devenir des usines géantes, et aussi investir plus près des zones de vente à l'international, donc sans doute à nouveau en Asie et en Amérique latine.

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