Manuel Valls promet de sauver Alstom

Manuel Valls promet de sauver Alstom

Invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, le Premier ministre Manuel Valls a promis de sauver l'usine belfortaine d'Alstom. Une promesse qui laisse sceptiques les syndicats eux-mêmes.

Publié le 02-10-2016 par Bertrand Dampierre

Une promesse

 

Interrogé par nos confrères du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro auquel il participait hier, le Premier ministre Manuel Valls a pris un engagement solennel, sous forme de promesse, en ce qui concerne le dossier de la fermeture annoncée du site d'Alstom à Belfort. Faisant allusion à la réunion qui doit se tenir mardi prochain, en présence du gouvernement, des syndicats et de la direction de l'équipementier ferroviaire, Manuel Valls a en effet fait cette promesse, qui n'est pas sans en rappeler d'autres faites par le passé : « Mardi, nous sauverons le site d'Alstom à Belfort », a-t-il déclaré.

Cette promesse, bien plus audacieuse que les déclarations de son secrétaire d'État à l'Industrie Christophe Sirugue, sonne en effet comme celles faites voici quelques années de sauver Florange, voire celles faites par François Mitterrand de sauver la sidérurgie française. Aucune n'avait été tenue, ce qui, bien entendu, a provoqué un accueil plein de scepticisme du côté des syndicats d'Alstom.

 

La piste de la diversification

 

Pour donner corps à cette promesse, Manuel Valls a, bien entendu, insisté sur le rôle que pouvait jouer la commande publique dans le sauvetage d'Alstom, notamment autour du « TGV du futur », dont l'avenir se dessine précisément dans un partenariat entre le constructeur de matériel ferroviaire et la SNCF. Mais le Premier ministre a également évoqué le « bus du futur ». Face à ces deux arguments, Olivier Kohler, le délégué CFDT d'Alstom Belfort, demeure quelque peu incrédule. En effet, ce « bus du futur » impliquerait que la direction d'Alstom accepte de se positionner sur ce marché, et, par conséquent, entame une stratégie de diversification qui impliquerait nécessairement des investissements majeurs. En effet, à l'heure actuelle, Alstom ne fabrique que du matériel roulant destiné au transport ferroviaire, pas au transport routier de passagers.

Les élus locaux seraient toutefois prêts à emboîter le pas du gouvernement et à jouer la carte de la diversification. Ils pourraient en effet investir dans le projet via la société d'économie mixte qui distribue les aides aux entreprises sur le Territoire de Belfort.

Il est également possible que l'invité surprise de la dernière réunion entre la direction d'Alstom et le gouvernement, Martin Bouygues, n'ait été invité qu'en raison de sa capacité à investir dans un projet de ce type. Mais qu'en est-il du côté du principal intéressé, Henri Poupart-Lafarge ? Acceptera-t-il de jouer le jeu de la diversification, pour sauver Alstom Belfort ? Rien n'est certain pour l'instant.

 

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