Ils s'appellent « Nous anti-gaspi », « Phenix » ou encore « TooGoodToGo »... Ils proposent, via des épiceries physiques ou des applis, des produits alimentaires 20 à 25% moins chers que dans les circuits traditionnels. La raison ? Ces produits sont « moches », ont une dates limite de consommation (DLC) courte, ou n'ont pas un gabarit standard. La plupart de ces solutions dites « anti gaspi » avaient, à l'origine, vocation à nous faire consommer plus responsable.  Avec une inflation à 5,7 % dans l'alimentaire entre juin 2021 et juin 2022, elles sont devenues pour beaucoup de Français, un moyen de se nourrir sans trop grever le budget familial. « Rien qu'au mois de juin, les téléchargements ont bondi de 42 % par rapport à juin 2021 » expliquait ainsi Sarah Chouraqui, la directrice France de TooGoodToGo au média en ligne Madyness.  

Un modèle économique gagnant

A la faveur de la Loi du 11 février 2016, le commerce anti-gaspi est devenu un nouveau modèle économique. La règlementation interdit en effet désormais aux enseignes qui disposent d'une surface de vente supérieure à 400 m2, de jeter de la nourriture consommable ou de la détruire. De jeunes pousses ont ainsi signé avec les grandes surfaces des « conventions d'organisation de collecte » ; et tout le monde y trouve son compte : l'enseigne évite de payer une amende, les collecteurs achètent à bas coût, voire récupèrent gratuitement des produits et les revendent moins chers à des particuliers ravis...