Les salariés de MyFerryLink bloquent le trafic transmanche

Pour protester contre la vente à DFDS Seaways de deux navires qu'ils exploitaient, les salariés de MyFerryLink bloquent l'accès au port de Calais et au Tunnel sous la Manche.

Publié le 23-06-2015 par Bertrand Dampierre

Blocages

Depuis ce matin, environ 150 salariés de la compagnie maritime MyFerryLink ont organisé le blocage des accès au port de Calais comme au Tunnel sous la Manche. Ils ont pour cela occupé les voies de l'autoroute et mis en place des barrages avec des palettes posées sur la chaussée.

Ces salariés, employés par la Scop SeaFrance protestent car Eurotunnel, qui avait racheté les bateaux de Sea France pour permettre aux salariés de la SCOP de les exploiter sous la marque MyFerryLink. Malheureusement, les tracas infligés à ce projet par l'autorité britannique de la concurrence ont conduit Eurotunnel à abandonner la partie, et à vendre deux de ces navires à son principal concurrent, l'armateur danois DFDS Seaways.

Des salariés déterminés

Les représentants du personnel sont bien entendu très inquiets pour leur avenir, car, pour l'instant, l'armateur danois n'a pas indiqué s'il allait ou non reprendre les personnels travaillant sur chacun des deux navires, et si oui combien il en reprendrait. Ce sont donc 250 salariés qui sont susceptibles de perdre leur emploi.

Ils en veulent au PDG d'Eurotunnel, Jacques Gounon, qui a trahi leur confiance. Sébastien Côté, membre du Comité d'Entreprise de la Scop SeaFrance n'a pas de mots assez durs pour qualifier l'attitude de Jacques Gounon : « Il a trahi une nouvelle fois, en signant dans le dos de tout le monde l'histoire avec DFDS. Il a organisé l'assassinat de 600 salariés. Dans huit jours, on a terminé, on a plus rien, tout le monde se retrouve au chômage comme ça, alors qu'il avait laissé l'espoir. » Déterminés, les salariés envisagent de se venger en bloquant durablement l'accès au tunnel : « Si nous on perd tout, lui on lui fait perdre toute sa saison, et il verra ce que ça donne. Si dans huit jours on est à l'arrêt, hé bien on aura le temps de bloquer son tunnel ».