Franchissement de seuil

Longtemps menacée par l'appétit d'ogre de Vivendi, la famille fondatrice de l'éditeur de la saga Assassin's Creed, de Far Cry et du dernier best-seller des jeux vidéo, The Division, a augmenté hier sa participation dans le capital d'Ubisoft. Les Guillemot détiennent désormais, selon les informations communiquées hier soir par l'Autorité des marchés financiers, 13,75 % du capital de l'entreprise qu'ils ont fondée. Cette progression leur permet de franchir le seuil de 20 % des droits de vote. Lors de la dernière assemblée générale de l'éditeur français de jeux vidéo, en septembre dernier, la famille Guillemot détenait 13,22 % du capital et 19,18 % des droits de vote.

Ce franchissement du seuil des 20 % « résulte de l'acquisition d'actions Ubisoft » par la société Guillemot Brothers SE, « financée par sa trésorerie propre et des lignes de crédit obtenues auprès de ses partenaires bancaires », a indiqué l'AMF sur la foi d'un courrier transmis par la famille Guillemot.

Contre-offensive

Ce franchissement de seuil est annonciateur d'une contre-offensive des fondateurs pour essayer de reprendre la main face à Vivendi, qui demeure le premier actionnaire du groupe, avec 27 % du capital et 24,54 % des droits de vote.

En effet, en octobre 2015, Vincent Bolloré avait lancé Vivendi à l'assaut des Guillemot, leur ravissant totalement Gameloft et devenant l'actionnaire de référence d'Ubisoft. Vivendi avait ainsi pour projet de créer des synergies durables entre Ubisoft et les sociétés du groupe de médias et de divertissement français. Vivendi a d'ailleurs précisé son intention de se renforcer dans l'univers des jeux vidéo et indiqué qu'il se réservait la possibilité de se renforcer encore dans le capital d'Ubisoft.

En augmentant leur participation et leurs droits de vote, les membres de la famille Guillemot « envisagent des acquisitions supplémentaires en fonction des opportunités de marché qui pourraient se présenter », ont-ils indiqué dans le courrier adressé à l'AMF. Mais il n'est pas impossible que Vivendi tente de faire de même.