Législatives 2022, l'élection de la rupture ?

Jean Luc Mélenchon

DECRYPTAGE. Le premier tour des élections législatives de 2022 n'ouvre la voie ni à une situation totalement inédite ni à une remise en cause fondamentale des institutions de la V République. Par Mathias Bernard, Université Clermont Auvergne (UCA)

Publié le 19-06-2022 par Mathias Bernard

En plaçant à quasi-égalité la majorité présidentielle et la principale force d'opposition la Nupes, les résultats du premier tour des élections législatives de 2022 - dont le décompte pose certes des questions méthodologiques - marquent une certaine rupture par rapport à la tradition électorale qui s'est instaurée 20 ans plus tôt.

En effet, en 2002, la réduction à cinq ans du mandat présidentiel et l'inversion du calendrier électoral (qui, initialement, aurait dû conduire à organiser les législatives avant la présidentielle) ont donné une fonction particulière à un scrutin qui survient quelques semaines seulement après le moment majeur et décisif de la vie politique française : l'élection présidentielle.

Les électeurs sont invités à confirmer leur vote précédent et, de fait, à amplifier le résultat de l'élection présidentielle. Depuis 2002, ils ont donc toujours envoyé à l'Assemblée nationale une large majorité pour le président. Cela avait déjà été le cas en 1981, lorsque le nouveau président, François Mitterrand, dissout l'Assemblée nationale élue en 1978 alors dominée par la droite.

L'accent parlementaire de la France

Cette concordance entre majorité présidentielle et majorité parlementaire renforce la nature présidentialiste du régime politique en France, en donnant au président de la République les mains libres pour constituer son gouvernement et conduire sa politique. Elle a évité depuis vingt ans la pratique de la cohabitation, qui a eu lieu à la suite d'élections légi

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