« Le suicide constitue parfois une forme ultime de protestation sociale »

France Télécom

Au quatrième jour d'audience du procès France Télécom, ce vendredi, trois experts, un psychiatre et deux sociologues, sont revenus sur les causes de la souffrance et des suicides au travail.

Publié le 13-05-2019 par Pierre Manière

Comment et dans quel contexte, le travail pousse-t-il des individus à se suicider ? Quel est leur profil ? Quel message renvoient-ils ? C'est à ces questions que trois experts cités par les parties civiles, un psychiatre et deux sociologues spécialistes de la souffrance au travail, ont répondu ce vendredi, au quatrième jour du procès France Télécom. Celui-ci a début lundi dernier. Il doit notamment faire la lumière sur les suicides de salariés de l'entreprise après la mise en place d'un vaste plan de restructuration (NEXT) entre 2006 et 2008. France Télécom (aujourd'hui Orange), Didier Lombard, l'ex-PDG du groupe de télécoms et six anciens dirigeants sont jugés pour harcèlement moral.

Pour le sociologue Michel Gollac, les chiffres des suicides chez France Télécom (il évoque 12 suicides en 2008, 19 en 2009 et de 26 en 2010) étaient « des indicateurs légitimes d'alerte », dans la mesure où « les systèmes d'alerte dans l'entreprise paraissaient inefficaces ». S'il se dit « réservé » sur la hausse du nombre de suicides sur la période, c'est plutôt sa diminution à partir de 2011-2012 qui lui paraît notable. D'autant qu'elle intervient après des « changements importants dans l'entreprise » en matière d'organisation du travail. « Quand on passe de 45 suicides en deux ans à 26 les deux années suivantes, il est peu probable qu'il s'agisse d'une simple fluctuation aléatoire », poursuit-il, y voyant « un indice » qui n'a pas « valeur de preuve ».

L'expert s'appuie ensuite sur une enquêt

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