Selon "Comment remettre la SNCF sur les rails", rapport de 320 pages rédigé par les sénateurs Hervé Maurey (Union centriste) et Stéphane Sautarel (LR), une « remise à plat » de l'entreprise est essentielle. Il y a quelque temps, c'était l'ART (Autorité de régulation des Transports) qui épinglait la SNCF dont le PDG est Jean-Pierre Farandou.

Prendre des « mesures courageuses »

En dépit de plusieurs réformes (1997, 2014, 2018), le modèle de financement de la SNCF est obsolète. Pour les deux sénateurs, la viabilité économique de l'entreprise n'est pas assurée. Ils dénoncent en outre la reprise de 35 milliards d'euros de la dette par l'État français. Une reprise qui, selon la Cour des comptes (citée dans le rapport), « est revenue de fait à accorder a posteriori les subventions d'investissement qui auraient dû être versées depuis 15 ans ». Pour les sénateurs, le bénéfice enregistré en 2021 est surtout dû à Keolis et Geodis dont le succès « masque la faiblesse financière de l'entreprise ». Et cette faiblesse, les sénateurs l'attribuent aux coûts que représentent les trains quotidiens, coûts parfois supérieurs de 60 % à ceux enregistrés en Allemagne. « Cette situation tend à s'aggraver puisqu'entre 2006 et 2018, les contributions des régions aux TER ont augmenté de 92 % en France tandis qu'elles ont baissé de 34 % en Allemagne ». Les sénateurs à l'origine du rapport estiment aussi qu'une réduction des effectifs est nécessaire...