Le plan de PSA pour Opel dévoilé

Le plan de PSA pour Opel dévoilé

Carlos Tavares a défendu son rapprochement avec Opel et Vauxhall et tenté, en dévoilant les grandes lignes de son plan, de rassurer les pouvoirs publics allemands et les syndicats du groupe.

Publié le 24-02-2017 par Bertrand Dampierre

Dissiper les inquiétudes

 

Depuis qu'elle a été annoncée, l'intention du constructeur automobile français PSA de racheter les activités européennes de General Motors suscitent outre-Rhin de nombreuses inquiétudes, auprès des syndicats comme auprès des autorités politiques et des élus. Ces derniers craignent en effet que des logiques de synergies et d'économies d'échelle ne conduisent à des fermetures d'usines ou des suppressions d'emplois en Allemagne.

Carlos Tavares, le président-directeur général de PSA, s'est donc avant tout voulu rassurant. Soulignant les similitudes entre la situation actuelle d'Opel et celle de Peugeot Citroën Automobiles SA il y a quatre ans, il a commencé par affirmer, tout simplement : « nous sommes là pour apporter une solution. Nous voulons les aider ». Opel perd en effet actuellement 1 milliard d'euros par an et sa survie est donc, finalement, en jeu. Comme le souligne le patron des marques au lion et aux chevrons, « tout le monde a intérêt à ce que le projet aboutisse. Les pays savent qu'une entreprise ne peut pas rester éternellement déficitaire. Les salariés aussi. »

 

Mutualisation

 

C'est pourquoi le patron de PSA a présenté ce rachat non pas comme une fusion, mais comme une alliance, dont les deux partenaires doivent sortir gagnants. Pas question, par conséquent, de fondre Opel dans PSA jusqu'à l'y dissoudre complètement : « Ce que nous voulons, c'est avoir une marque allemande dans le portefeuille de marques PSA », a souligné Carlos Tavares.

Toutefois, il faudra bel et bien restructurer les usines et créer des synergies. Mais Carlos Tavares a pris soin, pour rassurer, de parler de mutualisation des programmes, plutôt que d'économies d'échelle, en prenant appui sur l'organisation actuelle de PSA et l'organisation de la production et des programmes de développement entre les trois marques du groupe, Peugeot, Citroën et DS. Les programmes et la production sont en effet mutualisés, comme l'approvisionnement. Ce qui se fait actuellement entre Peugeot et Citroën en matière de collaboration pourrait très bien se faire également avec Opel.

Toutefois, personne n'a oublié que le redressement de PSA s'est aussi, en plus de la mutualisation, appuyé sur des réductions d'effectifs. Ils avaient à l'époque touché les intérimaires, les contrats temporaires, et s'étaient également traduits par des départs à la retraite anticipés. C'est sans doute ces solutions que Carlos Tavares envisage pour Opel.

La question demeure donc entière : parviendra-t-il à rassurer les syndicats et les politiques allemands ? Rien n'est moins sûr.

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