Le PDG de Lactalis évalue le coût de la crise

Le PDG de Lactalis évalue le coût de la crise

Selon Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, la crise du lait contaminé aux salmonelles devrait coûter à son groupe « des centaines de millions d'euros ».

Publié le 01-02-2018 par Aglaë Derouen

Un coût très lourd

 

Dans un entretien accordé hier soir à nos confrères du quotidien Les Echos, Emmanuel Besnier, le président-directeur général du groupe Lactalis, a estimé que le coût total de la crise liée à la contamination de lait par des salmonelles s'élèverait pour son entreprise à « des centaines de millions d'euros ». Emmanuel Besnier reconnaît également dans cet entretien que « c'est la plus grande crise que j'ai eue à affronter dans ma vie de manager ».

S'il perçoit très bien que le coût global sera lourd, Emmanuel Besnier n'est toutefois pas en mesure de l'évaluer précisément. En effet, toutes les implications de cette crise ne sont pas encore connues, et elle pourrait bien dépasser le cadre français. Présent dans 80 pays à travers le monde, Lactalis pourrait également faire les frais de cette crise sanitaire à l'international : « cette affaire peut aussi nous coûter l'agrément à l'exportation sur une période qu'on ne peut pas estimer », a souligné Emmanuel Besnier.

Quant à la France, il est également impossible de chiffrer pour l'instant les conséquences financières des plaintes instruites en justice par les parents des victimes, car, de ces plaintes, on ne sait pas grand chose : « il y en a plusieurs mais on ne sait pas encore exactement combien », avoue le PDG de Lactalis.


Une décision indispensable

 

Ce que l'on sait pertinemment, c'est que, selon l'agence nationale de santé publique, Santé publique France, 38 nourrissons ont été contaminés entre la mi-août et le 2 décembre 2017 par la salmonelle retrouvée dans l'usine de Craon, et que 35 de ces nouveau-nés avaient effectivement consommé des laits provenant de cette usine.

Emmanuel Besnier est revenu sur l'origine de cette contamination aux salmonelles et sur sa transmission : « on sait aujourd'hui que nous avons libéré des salmonelles Agona en réalisant des travaux sur les sols et les cloisons de la tour de séchage numéro 1. Malgré le confinement des espaces en travaux, elle s'est disséminée dans l'environnement. Elle a contaminé des équipements amovibles qui servent à produire des petites séries de lait infantile. Cela s'est fait par du matériel de nettoyage », a reconnu le patron du leader de l'industrie laitière devant nos confrères.

Emmanuel Besnier a également indiqué qu'il allait prendre une mesure très forte pour lutter contre toute possibilité de reprise de l'épidémie, en fermant la tour de séchage numéro 1 de l'usine de Craon : « j'ai pris la décision de fermer définitivement la tour de séchage numéro 1. C'est une décision difficile mais indispensable », a déclaré Emmanuel Besnier.

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