Le guide de Deliveroo pour déjouer les accusations de salariat déguisé

Deliveroo Foodtech Ubereats

Deliveroo est régulièrement accusé de salariat déguisé en recourant à des coursiers à vélo avec le statut d'auto-entrepreneur. Pour contourner cette appellation, la société de livraisons de repas distribue en interne un guide à ses employés britanniques avec des éléments de langage à utiliser.

Publié le 06-04-2017 par Anaïs Cherif

Les coursiers à vélo ne travaillent pas "pour" Deliveroo, mais "avec" Deliveroo. Au sein de la société anglaise de livraisons de repas, l'expression "bulletin de paie" est bannie au profit des "factures" à destination des livreurs ayant le statut auto-entrepreneur. Si le port d'une tenue à l'effigie de Deliveroo est obligatoire, l'entreprise parle "de kit" ou "d'équipement" mais surtout pas "d'uniforme". Et la liste est longue.

Deliveroo distribue en interne un document de six pages alignant les éléments de langage très précis de l'entreprise pour contourner les accusations de salariat déguisé, d'après une enquête du Guardianet du Financial Times. Le document est séparé en deux parties, avec les expressions utilisables et les tournures de phrases interdites.

"Nous avons près de 1.000 employés à temps plein et travaillons avec plus de 15.000 coursiers au Royaume-Uni, assure au Financial Times un porte-parole de Deliveroo. Nous veillons à ce que les employés sachent comment travailler avec nos partenaires, ce qui inclut la formation et les lignes directrices à suivre pour discuter avec les clients, les restaurants et bien sûr les livreurs indépendants."

Imposer le statut d'auto-entrepreneur à ses coursiers permet à Deliveroo de ne pas avoir à payer les congés payés, les arrêts maladie ou encore de ne pas garantir de salaire minimum (de 7,20 livres de l'heure en Grande-Bretagne, soit environ 8 euros). Fondé en 2013, le service de livraison est présent dans 140 villes et 12 pay

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