Le groupe BNP Paribas accusé de "complicité de crimes contre l'humanité" au Soudan

Le groupe BNP Paribas accusé de "complicité de crimes contre l'humanité" au Soudan

Après une première condamnation aux États-Unis, BNP Paribas pourrait être dans l'obligation de répondre de ses actes au Soudan devant la justice française.

Publié le 30-09-2019 par Esther Buitekant

La banque accusée d'avoir financer le régime génocidaire


Le groupe BNP Paribas est sous le coup d'une plainte pour 'complicité de crimes contre l'humanité' mais aussi pour génocide, recel de produits d'activités criminelles et blanchiment d'argent au Soudan. Une plainte a été déposée devant le Doyen des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Paris par neuf soudanais bénéficiant du soutien de la FIDH (Fédération internationale des droits de l'homme) et de l'ONG Project Expedite Justice. La banque française est accusée de s'être rendue 'complice des violations perpétrées par les forces militaires et de sécurité soudanaises et les milices Janjawee' de 2002 à 2008 en permettant au gouvernement d'Omar el-Béchir de se financer lors du génocide du Darfour et de rester en place. Maître Clémence Bectarte, juriste de la FIDH a expliqué à RFI Afrique que 'le fondement de cette plainte se situe sur le plan des violations graves des droits humains qui ont été perpétrées par les autorités soudanaises.' 

 

Le groupe français déjà condamné par la justice américaine en 2014


Il ne s'agit pas de la première plainte dans ce dossier contre BNP Paribas. Déjà en 2014, la banque française avait été condamnée par la justice américaine pour avoir violé l'embargo contre le Soudan, Cuba et l'Iran. BNP Paribas avait alors dû verser une amende de 8,9 milliards de dollars. 'Nous n'avons pas connaissance de l'ouverture d'une procédure pénale à ce jour. Et en tout état de cause, nous ne commentons pas les procédures judiciaires' a précisé un porte-parole de la banque français à l'AFP au sujet de cette nouvelle plainte déposée en France. Le Doyen des juges d'instruction devra maintenant statuer sur la recevabilité de cette procédure avant de lancer une enquête.

 

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