Le gouvernement italien surveille le conflit Mediaset-Vivendi

Le gouvernement italien surveille le conflit Mediaset-Vivendi

Le nouveau président du Conseil italien a fait savoir qu'il « suit de près » la bataille qui oppose Fininvest et Vivendi pour le contrôle de Mediaset.

Publié le 30-12-2016 par Laurent Baquista

Vigilance et impuissance

 

Bien qu'il ne puisse exercer de véto, compte tenu du fait qu'il s'agit d'une entreprise privée, et non pas publique, le gouvernement italien a fait savoir qu'il « suit de près » les agissements de Vivendi, qui ne cesse de procéder à des achats de titre pour acquérir plus de 30 % du capital du groupe de médias fondé et contrôlé par Silvio Berlusconi.

Lors d'une conférence de presse donnée hier après-midi, Paolo Gentiloni, le nouveau président du Conseil italien, successeur de Mateo Renzi, a en effet déclaré : « Le gouvernement est vigilant et nous avons conscience de l'importance de Mediaset en Italie ». Toutefois, il a précisé clairement les limites de cet intérêt, en affirmant : « Nous pouvons seulement exprimer une position politique à ce sujet », ce qui sous-entend que le gouvernement italien ne pourra pas s'ingérer directement dans le dossier.

 

 

Une stratégie de prise de contrôle

 

En avril dernier, le groupe français de médias et de divertissements avait conclu avec Mediaset et Fininvest un accord portant sur le rachat de la chaîne à péage du groupe italien, Mediaset Premium. Mais l'accord avait été remis en cause sur fond de changements de valorisation de la chaîne.

Depuis quelques semaines, Vivendi s'est lancé dans une sorte de campagne de conquête boursière, dont Vincent Bolloré s'est fait une spécialité. Petit à petit, Vivendi a acquis sur les marchés des actions Mediaset, dont il possède désormais 28,8 % du capital, avec la volonté de monter à plus de 30 %, seuil qui lui permettrait de déclencher une offre publique d'achat (OPA), sur le reste des titres.

En attendant, Vivendi est déjà en droit de réclamer des postes d'administrateurs, ce qui lui permettrait d'infléchir la stratégie et les orientations de Mediaset. Fininvest, la holding de la famille Berlusconi et actionnaire principal du groupe de médias italiens ne cesse depuis de résister contre cette opération qu'il juge résolument hostile.

 

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